Selon un rapport confidentiel dont les grandes lignes sont publiées dans le quotidien Le Parisien, l’effondrement de la voûte serait dû a un manque de ferraillage dans le béton et à de mauvais calculs de forces et de résistances. Une "cascade" de mises en examen sont attendues rapporte le journal.

Après 9 mois d’enquête, la commission administrative nommée par le ministère de l’Equipement pour comprendre les causes de l’effondrement d’une partie du Terminal 2E le 23 mai 2004 vient d’être terminé. Selon Le Parisien, ce document pointe du doigt plusieurs erreurs graves de conception.

Interrogés par l'AFP, le ministère des Transports et ADP se sont refusés à tout commentaire. "Nous ne faisons aucun commentaire puisque le rapport n'a même pas été encore transmis au ministre", a indiqué un porte-parole du ministère.
Le rapport de cette commission d'enquête "devrait être remis en toute fin de semaine", a-t-il ajouté.

A ce jour, les experts de la commission d'enquête, présidée par Jean
Berthier président du conseil national des ingénieurs et scientifiques de
France, "discutent et ne sont pas d'accord entre eux", a précisé le
porte-parole du ministère.
Mais du côté d'ADP, à la fois maître d'oeuvre et maître d'ouvrage du terminal, on s'attend à une "cascade" de mises en examen chez les architectes et ingénieurs ayant travaillé sous la direction du concepteur du terminal Paul Andreu, avance Le Parisien.
"ADP n'a pas le contenu du rapport et ne peut donc faire de commentaire", a contesté un porte-parole d'ADP.
Quant aux éventuelles mises en examen, "c'est le juge d'instruction qui décidera", a-t-il ajouté.

Dans un communiqué, Paul Andreu dit que l’accident "a pour cause une insuffisance de l'armature en acier du béton". Or "la détermination du ferraillage n'est pas un problème de conception de la compétence des architectes mais constitue un tâche d'exécution à la charge des entreprises de BTP", argumente M. Andreu.

Selon les conclusions de la commission, citées par le quotidien, l'effondrement du terminal est lié "à la perforation de la voûte en béton par les butons", qui sont des étais métalliques cylindriques placés sur la coque en béton pour supporter le poids de la verrière de l'ouvrage.
Ces conclusions correspondent à l'une des pistes évoquées par un rapport d'étape du 6 juillet 2004.

La voûte - qui aurait manqué de ferraillage - n'aurait donc pas eu la résistance nécessaire pour supporter la pression de chaque buton. De plus, l’arc en béton, pourtant épais de 30 cm, aurait été fragilisé par les larges ouvertures creusées pour installer trois passerelles de liaison entre la jetée et les zones de boutiques.

Le lendemain de la catastrophe, GTM avait indiqué que son rôle "était la fabrication de coques sur des infrastructures que nous n'avons pas construites." "Nous avons construit la voûte en fonction d'éléments calculés par le maître d'ouvrage (Aéroports de Paris, ndlr) et qui ont été respectés", avait poursuivi le porte-parole.
Le rapport ne devrait pas être rendu public mais saisi par la justice qui le versera au dossier de l'enquête judiciaire, selon le journal. De l’enquête judiciaire devrait découler dans les prochains mois les mises en examen qui, outre les concepteurs, pourraient concerner certaines entreprises comme GTM et le bureau de contrôle Veritas.

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