Le BIM servirait notamment à anticiper les prises de décision et les problèmes rencontrés sur les chantiers, générant au passage des économies. Utiles à la gestion du patrimoine, les données sont appelées à prendre de la valeur au fil du temps. "Si l'on n'est pas dans une logique de coût global, on a tout faux !", martèle l'économiste. Mais, étant donné le nombre d'acteurs concernés (architectes, ingénieurs structure, réseaux, thermiciens, acousticiens…), certains craignent de se voir dépossédés de leurs prérogatives. "On gère les rapports humains. Le BIM c'est une nouvelle méthode de travail ensemble, pour tous les métiers. Mais chacun conserve son savoir-faire", répond Pierre Mit. Pour lui, le BIM permet de travailler de façon plus transversale et plus transparente.

 

La France ne serait pas en retard sur le sujet, par rapport à ses voisins européens, bien au contraire. L'ensemble des acteurs ont pris en main la problématique, notamment dans le cadre du PTNB. "Il y a une politique du 'BIM pour tous', quelle que soit la taille des acteurs ou celle des projets", promet Pierre Mit, qui estime que le pays se donne des moyens mais n'impose rien. Le spécialiste admet toutefois qu'il est difficile de faire bouger les choses, du fait de procédures et démarches administratives parfois trop longues. Autre écueil, la gestion de cette maquette numérique dans le temps. Frédéric Denisart, architecte et conseiller au CNOA, s'amuse de l'effet de mode des "BIM managers" : "Avec les accidents sur les chantiers, ont émergé les coordinateurs SPS. Le BIM manager est le nouveau SPS du numérique", résume-t-il. Les professionnels estiment qu'il faut bien identifier la chaîne de responsabilité et que les BIM managers, qui maîtrisent l'outil, doivent être accompagnés de personnes connaissant le bâtiment.

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