ÉCONOMIES. Le mouvement HLM dispose de quinze jours pour négocier une nouvelle trajectoire budgétaire avec les pouvoirs publics. Objectif : éviter la baisse des APL de 1,5 milliard d'euro, prévue pour 2020.

Les enjeux liés au financement du mouvement HLM sont remontés jusqu'au premier ministre, Édouard Philippe, et celui-ci a accordé quinze jours de négociations supplémentaires à la filière et au ministre du Logement, Julien Denormandie, pour trouver une solution de compromis. La réunion a eu lieu le 21 mars. Et un élément donne de l'espoir aux bailleurs sociaux : le montant de 1,5 milliard d'euros de baisse des APL pour 2020 (que les bailleurs doivent répercuter par une baisse équivalente des loyers) ne semble plus si intouchable. "Nous ne sommes plus en 2017, où le Gouvernement avait l'espoir de créer un choc d'offre", explique Marianne Louis, directrice générale de l'Union sociale pour l'habitat (USH), à Batiactu. Aujourd'hui, tant dans le secteur public que privé, la construction ralentit, et le Gouvernement en a conscience.


Trouver un compromis entre 900 millions et 1,5 milliard

 

"Ce constat est partagé, et le Premier ministre envisage de trouver une solution d'équilibre, entre ce que l'État peut supporter sur le plan budgétaire, et la nécessité de redonner un peu d'oxygène au secteur", détaille Marianne Louis. En 2019, la diminution des APL n'est pas prévue à 1,5 milliard, mais 900 millions. L'idée devient aujourd'hui de trouver un compromis entre ces deux fourchettes.

 

 

Le mouvement HLM s'était vu proposer par l'État des facilités pour obtenir des crédits de long terme à taux avantageux, en échange de cet effort. Mais il ne l'entend pas de cette oreille. "Pour pouvoir contracter un prêt et investir, encore faut-il avoir assez de fonds propres, ce qui est de moins en moins le cas au vu des économies exigées", explique Marianne Louis. "Nous ne souhaitons pas du long terme : nous souhaitons trouver des compensations aux efforts que nous faisons sur l'exploitation du parc, nous voulons de l'immédiat." Car, si rien ne change, selon elle, le résultat sera le même, à savoir une baisse "drastique" de la production de logements sociaux. L'USH espère trouver un accord qui vaille sur trois ans, pour donner une certaine visibilité aux acteurs.

 

"C'est toute la chaîne du logement qui serait impactée", Jean-Louis Dumont
Pour Jean-Louis Dumont, président de l'Union sociale pour l'habitat, dont les propos sont retranscrits dans un communiqué de presse, "cette réunion de travail avec le Premier ministre est d'abord le signe que notre message a été entendu : si les mesures budgétaires prévues pour 2020 venaient à être appliquées, c'est toute la chaîne du logement qui serait impactée, alors même que nous constatons, collectivement, des signes de ralentissement de la production et de la rénovation, une augmentation du nombre de demandeurs en attente d'un logement social". "Or, les organismes Hlm, comme l'ensemble des acteurs de la chaîne du logement, ont aujourd'hui besoin de temps et de visibilité. Nous devons travailler, avec le Gouvernement, et au premier chef Julien Denormandie, pour trouver un compromis, dans l'intérêt collectif."

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