Est-ce Marans (ville de Charente-Maritime) de vivre à Trécon (Marne) ? Tout dépend du parti pris par la commune, affirme le maire de Bouzillé qui a choisi d'en rire et de se faire connaître, en organisant la 7ème édition des Rencontres des communes aux noms burlesques, les 11 et 12 juillet. Florilège.

Les communes aux noms burlesques ont la cote. La fulgurante ascension de Montcuq (village du Lot) arrivé en tête lors du vote des villes pour le Monopoly France, fin 2007, en est un exemple frappant. Une tendance sur laquelle la petite commune de Bouzillé (Maine-et-Loire) entend bien surfer, notamment grâce aux Rencontres qu'elle organisait les 11 et 12 juillet : «Cet évènement mobilise un grand nombre de médias et de visiteurs, en raison des noms cocasses des communes présentes», explique le maire de Bouzillé, Brigitte Rey. «Mais, c'est surtout l'occasion pour tous ces villages de faire découvrir, d'une manière conviviale, les spécialités de leur région».

 

Des noms truculents
Ces rencontres sont nées, il y a sept ans, de l'ancien maire de Bouzillé, Patrick Lasseube : «L'idée était de profiter des noms truculents, drôles et parfois bizarres des communes françaises pour accroître la notoriété des mets culinaires locaux et attirer davantage de visiteurs dans nos villages», stipule Brigitte Rey. Aujourd'hui, une cinquantaine de localités parmi lesquelles Andouille (Mayenne), Montéton (Lot-et-Garonne), Poil (Nièvre), ou encore Vatan (Indre) adhèrent à l'association des communes aux noms burlesques, chacune d'elles organisant tout à tour l'évènement annuel.

 

Au programme, de nombreuses animations qui se veulent légères ou fantaisistes, et surtout un marché : «C'est une occasion unique de faire connaître les produits du terroir de chaque région comme les grillons de porc, les fromages ou le flan du Limousin,» insiste le maire d'Arnac-la-poste (Haute-Vienne), Jean-Pierre Drieux. «Et promis, les visiteurs sont bien traités, y compris par les habitants de notre commune qui ne sont pas des arnaqueurs mais bien des Arnacois», souligne-t-il en souriant.

 

«Bouse y est !»
Communes brulesques
Communes brulesques © D. R.

L'origine du nom des communes est bien souvent aussi cocasse que l'appellation elle-même : «Arnac était tellement répandu pour nommer les villages du Limousin qu'il a fallu les départager, rapporte Jean-Pierre Drieux. «Au début du XVIIIème siècle, notre village possédait déjà un relais postal. L'un des conseillers qui y travaillait a alors eu l'idée de le distinguer des autres «Arnac» grâce à cette caractéristique, ce qui a donné le nom Arnac-la-poste».

 

Pour Bouzillé, l'histoire est encore plus rocambolesque : «Le nom de la ville serait un dérivé du latin Buzilliacus, mais nous préférons raconter la version imaginée par Rabelais», relate Brigitte Rey. «Le récit fait état d'un conflit entre deux communes pour savoir laquelle des deux était à égale distance d'Angers et de Nantes. Pour mettre tout le monde d'accord, le géant Gargantua a posé un pied sur la cathédrale de Nantes, un autre sur celle d'Angers, baissé sa culotte et s'est enfin soulagé pour déposer bien au centre, une butte. La population a alors crié : Bouse y est !».

 

Au total, le village attendait pendant tout le week end entre 10.000 et 15.000 personnes venues des quatre coins de l'Hexagone. Quant aux visiteurs, ils étaient les bienvenus sur tous les stands du marché, y compris celui tenu par les habitants de Vatan...

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