Qualifelec, qui qualifie les professionnels de l'électricité, a refondu, au terme de plus d'un an de travail, ses référentiels. Un chantier de grande ampleur qui va se poursuivre, en 2016, par l'adoption de nouveaux processus de qualification plus fluides. Alexandra Del Medico, secrétaire générale de l'organisme, nous en dit plus.

Comme ses équivalents Qualibat et Qualit'EnR, l'organisme Qualifelec, dédié lui aux entreprises installatrices de systèmes électriques, décerne des qualifications professionnelles. Le label, reconnu par la maîtrise d'ouvrage, est un outil qui permet à ces sociétés de se positionner sur des marchés, et, dans le cas du RGE, de faire bénéficier leurs clients d'aides de l'Etat. Son année 2015 a été particulièrement chargée, avec un vaste chantier de refonte des douze référentiels de qualification différents. Alexandra Del Medico, secrétaire générale de Qualifelec, nous explique : "Ça a été un travail d'organisation : ils ont été restructurés à l'identique, et ont été révisés pour être plus clairs dans leur terminologie et leur positionnement. Il y a eu une homogénéisation de tous ces référentiels".

 

En clair, tous sont désormais construits sur le même principe : les dossiers contiennent une partie "Administrative et financière" (extrait du registre Kbis, validité de l'assurance), une partie "Ressources humaines" (formation adéquate du personnel), une partie "Ressources matérielles" (équipement idoine) et une partie "Technique". Cette dernière nécessite l'apport, par l'entreprise, de quatre références de chantiers accompagnées de preuves (devis, factures). "Notre cœur de métier c'est la qualification des installations électriques. Nous avons séparé les qualifications en deux marchés, selon la taille : d'un côté le logement, commerce et petit tertiaire, et de l'autre le moyen-gros tertiaire et les industries", nous précise la secrétaire générale.


Des qualifications refondues, d'autres amenées à sortir du cadre RGE

 

La qualification "Climatisation-Ventilation-Chauffage" a, par exemple, été scindée en quatre qualifications différentes : chauffage électrique, ventilation, pompe à chaleur et chauffe-eau thermodynamique. De quoi mieux répondre aux professionnels : "Pour les artisans installant des chauffe-eau thermodynamiques, par exemple, il n'y aura que deux jours de formation au lieu de cinq pour les PAC". La qualification Solaire photovoltaïque, qui fait son apparition, se destine pour sa part aux installations de grandes dimensions. Certaines qualifications existantes ont également évolué pour se remettre au goût du jour, comme la "Maintenance des installations électriques" (avec l'ajout de la mention photovoltaïque), ou "Branchements et réseaux" et "Eclairage public" (avec l'ajout de la mention Infrastructure de recharge pour les véhicules électriques). D'autres mentions reflètent les évolutions des techniques, telle "Bâtiment Logement connecté" qui reconnait les compétences en domotique.

 

"La mention RGE, spécifique, a été repackagée", fait valoir Alexandra Del Medico. "Elle concerne quatre domaines : les équipements électriques hors EnR, la ventilation, les pompes à chaleur et le photovoltaïque. Les deux derniers nécessitent des formations spécifiques". Qualifelec précise avoir qualifié 6.500 entreprises à ce jour, dont 1.000 RGE. La typologie de ces sociétés est variable, avec 40 % d'artisans, 20 % de PME et 20 % de groupements de taille plus importante, le reste étant composé d'entrepreneurs. La secrétaire générale poursuit : "Mais le périmètre du RGE risque encore de changer au 1er janvier 2016. La ventilation par exemple, ne sera plus dans l'éco-conditionnalité et sortira du label. Potentiellement d'autres mentions comme le photovoltaïque ou les équipements électriques hors EnR pourraient également sortir du cadre… Cependant rien n'a encore été défini pour la suite par l'Ademe". Les discussions sont en cours, en relation avec le projet de loi de finance pour 2016.

 

Accélération des processus

 

"Le processus de qualification va être accéléré", nous annonce Alexandra Del Medico. Grâce à l'adoption d'un rythme modifié, une trentaine de commissions se réuniront dans 12 régions françaises et disposeront de compétences nationales pour qualifier les entreprises. Un dispositif décentralisé, plus collégial, qui a nécessité la recherche de nouveaux experts et une meilleure définition des compétences régionales. "C'est une amélioration du service auprès des professionnels pour les qualifier plus vite, en un mois, au lieu de trois ou quatre", déclare la secrétaire général. Afin d'accompagner cette accélération, Qualifelec adoptera le dossier dématérialisé avec remplissage des formulaires en ligne, en 2016. Les mises à jour seront facilitées et les échanges fluidifiés. Quant au coût du traitement des dossiers, il est compris entre 125 € HT pour une simple mention ou 245 € pour une qualification et peut grimper à 2.000 ou 3.000 € pour certaines qualifications industrielles, mais le prix moyen est de 400 à 600 € par entreprise, à répartir sur les 4 ans de sa validité.

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