Le bas niveaux des taux d'intérêt est le moteur essentiel de l'immobilier, qui affiche pour 2002 une fermeté des prix malgré un environnement morose, selon le président du groupe.

Christian Rolloy, président du groupe de promotion immobilière Promogim s'est exprimé ce matin sur la situation du marché de l'immobilier et sur ses perspectives. Selon lui, le marché du logement neuf va continuer d'enregistrer " une hausse des prix de 6% à 8% sur 2002 ", mais avec des évolutions très différents en fonction des régions.

En promotion immobilière, le bilan du premier semestre 2002 s'établit à 42.667 ventes contre 40.300 au premier semestre de l'année 2001. Les ventes de l'année 2002 devraient donc dépasser les 80.000 logements et se situer à un niveau au moins équivalent à celui de l'an passé où 80.154 logements avaient été vendus. " Il est cependant possible que ces bons résultats masquent les prémisses d'une dégradation du marché dans la seconde moitié de l'année " 2003, redoute le groupe Promogim.

Le promoteur immobilier craint en effet deux hypothèses. S'il y a une reprise économique, " elle devrait logiquement provoquer une hausse des taux d'intérêt, ce qui, compte tenu du niveau élevé des prix, ne manquerait pas de générer une baisse des ventes ". A l'inverse, si aucune reprise ne se fait pas connaître, " la croissance du taux de chômage devrait, elle aussi, générer une baisse des ventes ".

Pour l'heure, compte tenu de la bonne tenue du marché, Promogim devrait afficher une hausse de son chiffre d'affaires de quelque 30% en 2002 à 255 millions d'euros, et les ventes vont augmenter parallèlement de 20% pour totaliser 1.700 opérations. " En 2003, nous prévoyons une progression du chiffre d'affaires de quelque 10%, soit une croissance moindre que celle de 2002 en raison d'une stabilisation prévue des prix ", a ajouté Christian Rolloy.

Donnant sa vision quant à l'évolution de son métier, le président de Promogim a expliqué que le faible niveaux des taux d'intérêt et la pénurie d'offres locatives incitent les français à se lancer dans des opérations d'accessions à la propriété. Pour des familles modestes, " entre le paiement d'un loyer et le remboursement d'un prêt, il existe parfois à peine 100 euros de différence, ce qui incite à se porter acquéreur ", a-t-il expliqué. L'apport personnel demandé pour acheter un logement " est relativement faible grâce aux facilités accordées avec le prêt à taux zéro et au faible loyer de l'argent ".

A l'instar de ses confrères promoteurs, Christian Rolloy s'est plaint de la pénurie de terrains constructibles. Il espère que les dernières initiatives gouvernementales pour fluidifier l'offre se révèleront rapidement positives.

Le gouvernement a annoncé lundi son intention d'assouplir certaines règles d'urbanisme pour encourager la vente de terrains constructibles par les collectivités.

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