La passerelle Simone de Beauvoir, posée sur les berges de la Seine à Paris, ouvre aux piétons le 13 juillet. Visite en avant-première avec son concepteur, l’architecte autrichien Dietmar Feichtinger.

«Après 24 mois de chantier, nous sommes actuellement en période d’ajustement», commente l’Autrichien Dietmar Feichtinger, architecte de la passerelle Simone de Beauvoir, 37ème pont de Paris, qui ouvrira aux piétons le 13 juillet. «Nous avons effectué les tests de charge la semaine dernière, et nous effectuerons les tests de vibration le 10 juillet», précise-t-il.

D’une longueur de 304 mètres, soit l’équivalent à l’horizontal de la tour Eiffel, la passerelle relie en partie haute le parvis de la Bibliothèque Nationale de France aux jardins du parc de Bercy, et en partie basse le quai François Mitterrand à la voie express Georges Pompidou. «Les parcours piétons se croisent en suivant le même cheminement que les forces au sein de la structure d’acier», souligne Dietmar Feichtinger. «Il s’agit d’une combinaison de deux courbes formant une sorte de lentille : celle du haut fonctionne en compression comme un arc élancé et celle du bas fonctionne en traction comme un pont suspendu», détaille-t-il. Des faisceaux de colonnes unissent et stabilisent les deux lignes. «Je trouve cet ouvrage assez féminin», avoue l’architecte. D’une part car «ces courbes apportent de la douceur à un quartier où les volumes des bâtiments sont rigoureux». Et d’autre part car «sa structure fine impressionne même sans montrer ses muscles !».
Plus sérieusement, Dietmar Feichtinger raconte que «cette passerelle ne représente pas seulement un lien, mais aussi un lieu». Un exemple : la place de 65 m de long et 12 m de large créée au centre de l’ouvrage, là où les tabliers se chevauchent. «Cet espace, bientôt équipé de bancs, incite le passant à faire une pause à mi-chemin», explique l’architecte. «C’est un endroit intime, proche de l’eau, contrairement au pont supérieur qui sert de belvédère panoramique sur Paris», termine-t-il. Des kiosques ou des bouquinistes pourraient éventuellement s’y installer, rattachant encore plus cette passerelle aux célèbres quais parisiens.

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Biographie de Dietmar Feichtinger
Né en Autriche, Dietmar Feichtinger a effectué ses études d’architecture à l’Université technique de Graz. Diplômé en 1988 avec la mention très bien, il poursuit ses collaborations avec des agences autrichiennes, avant de venir s’établir en France en 1989. Chef de projet et associé chez Philippe Chaix et Jean-Paul Morel, il créé son agence «Feichtinger Architectes» en 1994. Basé à Paris et à Vienne, entouré d’une vingtaine de collaborateurs, enseignant en Allemagne, en France et en Autriche, il a reçu en 1998 le Prix de l’Architecture de l’Académie des Arts allemande. Il livrera en fin d’année une passerelle sur Rhin, entre Huningue (France) et Weil am Rhein (Allemagne), ainsi qu’en février 2007 la passerelle Granite à La Défense. Il est également du futur du pont-passerelle d’accès vers le Mont Saint Michel. Panorama de son travail d’ingénieur et d’architecte sur le site Internet : www.feichtingerarchitectes.com.

Fiche des intervenants
Maîtrise d’ouvrage : Marie de Paris, Direction de la voirie et des déplacements ; SAGP, Service de l’aménagement des grands projets ; DONS, Département des ouvrages non sectorisés.
Maîtrise d’oeuvre : Feichtinger Architectes, agence d’architecture mandataire ; José Luis Fuentes, architecte chef de projet ; RFR ingénieurs, Bureau d’étude technique ; PSP Aachen, essais aérodynamiques. Bureau de contrôle : SETRA.
Longueur totale de la passerelle : 304 m.
Coût : 21 millions d’euros TTC.
Entreprises : Eiffel constructions métalliques (mandataire charpente métallique), Joseph Paris SA (co-traitant charpente métallique), Solétanche Bachy France (fondations spéciales, gros oeuvre, VRD), SNST (serrurerie, métallerie), Forclum (électricité, éclairage), Etna Fapel (ascenseurs), CM Leduc (platelage bois), Borifer (peinture).

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