La Commission de régulation de l'énergie (CRE) autorise, par sa délibération du 25 mars dernier, publiée au Journal officiel du 28 mars, GDF Suez à appliquer une augmentation de 9,7% des prix du gaz, calculée selon la nouvelle formule mise en place fin 2009. Une annonce qui n'a pas manqué de susciter de vives réactions.

Un "vrai coup de massue" (UFC-Que Choisir), "injustifiée" (CGT), "proprement scandaleuse" (GFTC), "un mauvais poisson d'avril" (parti communiste), "une attaque de plus contre le pouvoir d'achat" (CNL)... le tollé provoqué par la hausse des tarifs du gaz de 9,7% par GDF-Suez, validée par la Commission de régulation de l'énergie jeudi 25 mars, résonne sans doute encore aux oreilles du Gouvernement. Syndicats, politiques, associations de consommateurs : tous s'insurgent contre une hausse aussi importante, notamment au regard du bénéfice 2009 annoncé par le fournisseur d'énergie, soit environ 4,5 milliards d'euros.

 

Du côté de GDF Suez, on se justifie en évoquant des prix en France qui sont "parmi les plus bas en Europe" et qui resteront inférieurs à ceux de janvier 2009, après la baisse de 11,3% au 1er avril 2009. La CRE justifie quant à elle cette hausse par sa conformité à la nouvelle formule mise en place à la fin 2009. Elle est donc due à l'augmentation des coûts d'approvisionnements (indexés sur ceux du pétrole, du fioul et de la parité $/€) et des coûts hors approvisionnement, comme l'entretien des infrastructures (voir détails des évolutions des coûts des fournitures et impact de la hausse tarifaire pour les principaux tarifs dans le tableau ci-contre). Philippe de Ladoucette, président de la CRE, a précisé lors d'une conférence de presse que, pour les Français se chauffant au gaz, soit six millions de personnes, l'augmentation représente en moyenne 85 euros TTC de plus sur leur facture annuelle.

 

Une hausse validée
Désormais décisionnaire, l'avis du CRE entérine cette hausse, malgré les demandes répétées des associations de consommateurs, des syndicats et partis d'opposition auprès de l'Etat, principal actionnaire de GDF Suez, de ne pas la valider. Pour Christine Lagarde, interrogée en marge d'une conférence de presse jeudi, "Baisse au 1er avril dernier de 11%, augmentation de 9,7%, vous voyez que ça s'équilibre un peu sur une période longue, a-t-elle déclaré (des propos recueillis par l'agence Reuters), mais cela reflète surtout des éléments objectifs de calcul du prix et cela permet vraiment d'objectiver la valeur réelle du carburant, de l'énergie."

 

L'accord entre l'Etat et GDF Suez prévoit une révision possible tous les trimestres validée par la CRE et un "cadrage annuel" de la part du ministère de l'économie. De son côté, la CRE a annoncé qu'elle effectuerait un "audit", d'ici l'été et pour une durée de deux mois, de la nouvelle formule mise en place, "pour voir si elle couvre effectivement la réalité", a déclaré Philippe de Ladoucette. "Et s'il y a des évolutions dans les contrats, on demandera à GDF Suez d'en tenir compte."

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