Si les ventes ont légèrement reculé en 2003 dans l’immobilier ancien, les prix ont à nouveau grimpé de 14,2% sur toute la France. Sur les cinq dernières années, la Fédération nationale de l'immobilier (FNAIM) a constaté que les prix se sont envolés de près de 60%.

Malgré un bon dernier trimestre, le nombre de ventes dans l'ancien a reculé de 2,1% l'année dernière. Une première depuis six ans. 2004 devrait également connaître une "contraction" de l'activité, la FNAIM la qualifiant "d'année entre parenthèses". Raisons avancées : affaiblissement de la croissance, dégradation de l'emploi et prix toujours élevés.

En effet, 2003 a nouveau été marqué par une envolée des prix. En 2002, les prix avaient enregistré une progression de 9,2%. En 2003, ce sont les appartements qui ont été les plus touchés par la flambée des prix, avec, au dernier trimestre, une progression de 17,3%.
"Si la tension sur les prix ne se relâchait pas rapidement ou si l'offre de crédit se contractait brutalement dans les mois à venir", la FNAIM n'exclut pas, en dernière extrémité, "un scénario d'atterrissage plus brutal", autrement dit une crise.
Les bas taux d'intérêt actuels, qui permettent d'emprunter facilement et ont soutenu la demande, devraient remonter à un niveau compris entre 5,8% et 6%, estime en outre la FNAIM.

Comme d'autres professionnels, la Fédération constate un manque d'offres sur le marché des ventes, relevant, au dernier trimestre 2003, un recul de 6% et de 9,2% uniquement pour les appartements. C'est l'un des facteurs qui explique le renchérissement des prix depuis plusieurs mois.
De même, le marché locatif reste "toujours en déséquilibre", a indiqué la FNAIM, remarquant que le délai de "relocation" est passé de trois jours à quinze jours ces dernières semaines.
Les écarts entre régions, tant au niveau du prix que du nombre de ventes réalisées, sont très importants et se sont "renforcés depuis les années 1990", note la FNAIM.

Pour le prix d'un deux pièces de 43 m2 en moyenne en Ile-de-France, on peut acheter cette année un cinq pièces de plus de 110 m2 en Bourgogne. Ce sont les prix des studios et des deux pièces qui ont tiré le marché à la hausse.
L'Ile-de-France et Provence-Alpes-Côte-d'Azur (PACA) sont les deux régions les plus chères de France, suivies de Rhône-Alpes, de l'Alsace et de Languedoc-Roussillon.

L'Ile-de-France se distingue par des prix supérieurs de plus de 40% à la moyenne nationale, mais, dans le même temps, voit sur l'année ses ventes régresser de 10,4%. "Les régions les plus riches ou les plus attrayantes (...) sont celles qui connaissent les prix les plus élevées", commente la FNAIM.
Le Sud-Ouest fait figure de grand gagnant, bénéficiant à la fois d'une hausse de prix record (+21%) et d'un bond des ventes cette année (+9,1%). En revanche, l'Ouest de la France a vu ses transactions reculer nettement (-8,9%).

Le palmarès des villes suit celui des régions. A Paris, le prix des appartements anciens a progressé de 18,8% et certaines villes ont vu le prix des appartements exploser: Grenoble (+21,5%), Marseille (+22,6%), Toulon (+20,5%), Toulouse (+20,8%), Rennes (+18,6%).

A Paris, où le prix au mètre carré atteint 4.694 euros, les IIème et IIIème arrondissements sont les plus chers, avec respectivement 18% et 17% de hausse.
Le XIXème reste en revanche le moins cher. La progression des prix dans la capitale devrait atteindre encore "deux chiffres" en 2004, pronostique la FNAIM.
Enfin, aujourd’hui dans l'Hexagone, le prix au mètre carré en 2003 s'établit à 1.853 euros en moyenne.

Top 20 des plus fortes hausse dans les grandes métropoles en 2003

Marseille +22,6
Grenoble +21,5
Toulouse +20,8
Toulon +20,5
Lyon +19,7
Paris +18,8
Rennes +18,8
Pau +18,6
Perpignan +18
Nantes +16,6
Bordeaux +11,3
Caen +11,2
Besançon +11,1
Lille +11,1
Nancy +10,8
Orléans +10,2
Tours +10
Dijon +9,2
Colmar +7,5
Nevers +7,3



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