CONSOMMATION. Alors que la trêve hivernale de fourniture de gaz et d'électricité entre en vigueur le 1er novembre 2018, le Médiateur national de l'énergie rappelle que 30 % des Français ont restreint leur consommation de chauffage afin de limiter leurs dépenses et que 15 % déclarent avoir souffert du froid dans leur logement.

Beaucoup de Français sont concernés par la précarité énergétique. La preuve, des données issues du baromètre Energie-Info (*) et révélées par Jean Gaubert, médiateur national de l'énergie, montrent que 30 % des Français ont diminué leur consommation de chauffage l'hiver dernier, afin de limiter leurs factures d'énergie. Environ 15 % des personnes interrogées ont déclaré avoir souffert du froid chez eux et 9 % ont admis avoir eu des difficultés à régler certaines factures liées à l'énergie.

 

 

De leur côté, les fournisseurs d'électricité et de gaz annoncent au médiateur national avoir fait mettre en œuvre respectivement 450.000 et 94.000 suspensions de fourniture ou limitations de puissance à la suite d'impayés en 2017. Des coupures qui interviennent forcément avant ou après la période hivernale qui s'étale du 1er novembre au 31 mars de l'année suivante. Durant cette trêve, les fournisseurs ne peuvent pas procéder à ces coupures pour les résidences principales mais ils peuvent réduire la puissance, sauf pour les bénéficiaires du chèque énergie. Et cette trêve ne concerne pas les carburants type fioul ou gaz en citerne, que les fournisseurs peuvent refuser de livrer en cas de souci de paiement.

 

Le Médiateur souhaite des mesures pour lutter contre les passoires thermiques

 

Le médiateur national de l'énergie rappelle : "En cas d'impayé, il est recommandé aux consommateurs d'agir rapidement, même pendant la trêve : contacter le fournisseur pour essayer d'obtenir un échéancier de paiement et se rapprocher des services sociaux de la commune pour connaître les différentes aides existantes". Les fournisseurs d'énergie ont, pour leur part, l'obligation de mettre à disposition des services sociaux et des associations de consommateurs des correspondants dédiés à la précarité, qui peuvent servir d'intermédiaires.

 

 

Jean Gaubert conclut : "Après avoir soutenu la mise en place de la trêve hivernale des coupures d'énergie et du chèque énergie, je souhaite que des mesures soient prises pour faire disparaître les passoires énergétiques. Il faut que les bailleurs soient encouragés à effectuer les travaux indispensables à des conditions de vie correctes pour les locataires. Et qu'ils soient pénalisés si les logements n'atteignent pas un niveau de performance énergétique minimum". Sur cette notion de malus, il rejoint la position de François de Rugy, ministre de la Transition écologique et solidaire, qui déclarait au début du mois d'octobre : "Il y avait dans le programme présidentiel, une proposition, un engagement, qui était d'interdire à la location les passoires thermiques, c'est-à-dire ces logements où on dépense énormément d'argent, le locataire paie des factures folles de chauffage, et qui sont toujours à la location. C'est compliqué à mettre en œuvre, parce qu'il ne faudrait pas qu'on ait des tas de logements qui sortent. Mais il faut quand même avancer sur ces sujets parce que c'est l'intérêt, non seulement du climat, mais surtout des locataires. C'est un intérêt social en plus d'être un intérêt écologique".

 


(*) Enquête réalisée en septembre 2018 auprès de 1.501 foyers en France.

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