Les travaux de construction d'un incinérateur à déchets à Fos-sur-Mer (Bouches-du-Rhône) se poursuivent malgré les recours déposés par ses opposants. Sa mise en service est toujours prévue fin 2008, a indiqué vendredi la société Everé, chargée de son exploitation.

La construction de l’incinérateur a été décidée par la communauté urbaine de Marseille, contre l'avis de Fos, pour remplacer la décharge à ciel ouvert d'Entressen (Bouches-du-Rhône) qui doit fermer fin 2008.

Les procédures se sont succédées contre cette construction. La semaine dernière, le conseil d'Etat a une nouvelle fois débouté les opposants au projet. Les tribunaux administratifs trancheront sur le fond dans les mois qui viennent.
Quelque 410.000 tonnes de déchets provenant de la communauté urbaine Marseille Provence Métropole seront alors traitées sur le site de 18 hectares du nouvel incinérateur situé dans l'enceinte du Port autonome de Marseille. Selon Claude Saint-Joly, président d'Everé (groupe Urbaser-Valorga), l’incinérateur serait le seul centre au monde à prendre en charge à la fois le tri, la méthanisation et l'incinération.
« Ce projet fera école », a assuré à la presse le dirigeant du groupe espagnol qui, après avoir obtenu une délégation de service public de 23 ans, entend « se positionner sur le marché français du traitement des déchets », aux côtés de Suez et de Veolia Environnement.
Les déchets seront acheminés par voie ferrée jusqu'à un pont roulant de 600 mètres de long qui permettra de les trier.
Quelque 20.000 tonnes de déchets « ultimes » partiront dans des décharges, 67.000 tonnes de mâchefer seront valorisées en cimenterie et en sous-couche routière. La matière organique sera quant à elle orientée vers l'unité de méthanisation, dont Everé espère dégager quelque 30.000 tonnes de compost, ainsi que du biogaz pour alimenter les groupes électrogènes.
Enfin 300.000 tonnes finiront dans l'incinérateur, produisant de l'énergie électrique. Everé espère ainsi rétrocéder 215.000 MWh par an à EDF après en avoir utilisé 15.000 en autoconsommation.
Le centre sera par ailleurs équipé d'un système de traitement des fumées et d'une unité catalytique. « Les problèmes sanitaires ont été reconnus au fil des ans, aujourd'hui on produit cent fois moins de polluants qu'il y a 20 ans », a assuré Claude Saint-Joly.

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