AMÉNAGEMENT. Au cours des Assises du logement, Roger Castillon, maire du Pont Saint-Esprit a retracé l'historique de sa ville, qui, confrontée à de sérieuses difficultés financières, a trouvé dans l'Etablissement public foncier d'Occitanie un allié dans son redressement par l'aménagement.

Lorsque Roger Castillon se trouve porté à la tête de la mairie à l'issue d'élections partielles en 2011, ce dernier est alors confronté à "une situation très difficile à redresser sur le plan financier". Dans cette petite bourgade de 10.500 habitants élevée dans le département du Gard, il faudra tout reprendre depuis le début, à commencer par l'adoption - en 2015 - d'un plan local d'urbanisme jusque-là inexistant.

 

Dès lors, le centre-ville alors vieillissant est perçue "comme une richesse patrimoniale faisant partie du devenir de la ville", détaille Roger Castillon. Il est ainsi décidé "de créer un secteur sauvegardé dont le périmètre a été adopté en 2013, et un document d'urbanisme verra le jour en 2019". A partir de là, une succession d'initiatives gouvernementales permettent à Pont Saint-Esprit d'accélérer sa mutation.

 

Opportunités foncières

 

En 2015, la commune est lauréate d'un appel à manifestation d'intérêt pour les centre-bourgs. A cette occasion, "4.200.000 euros sont investis, dont plus d'un million sur fonds propres de la commune et 260.000 euros dépensés par la commune pour des opérations façades", énumère le premier édile de Pont Saint-Esprit. La même année, le centre ancien de la commune est inscrit par l'Etat sur la liste des quartiers politique de la ville.

 

Malgré cette reconsidération du centre de Pont Saint-Esprit, "nous n'avions pas de dispositifs réglementaires pour savoir comment gérer cette ville, s'alarme Roger Castillon, je ne parle même pas de l'état des réseaux, des bâtiments publics et des édifices remarquables qui menaçaient de s'écrouler".

 

Cette situation amènera la commune à se rapprocher de l'EPF local d'Occitanie, pour se saisir notamment d'opportunités foncières dont elle aimerait se saisir afin de préparer l'avenir de sa ville. Parmi ces aubaines, l'ancien hôpital du centre de Pont Saint-Esprit qui, déporté en périphérie, a laissé une friche composée d'un ancien couvent à fort potentiel patrimonial, ainsi qu'un bâtiment datant des années 70.

 

Mettre de l'argent ailleurs

 

En s'associant à l'EPF d'Occitanie par le biais d'une convention, la commune parvient ainsi à acquérir le couvent tandis que l'établissement foncier prend possession du terrain et du bâtiment plus récent dont elle assurera la démolition.

 

Cette acquisition foncière, et les travaux préalables à une future concession font le cœur de métier de l'EPF dont l'objectif est aussi "que la collectivité puisse placer de l'argent ailleurs, dans de l'espace public ou un bilan d'aménagement", rappelle Sophie Lafenêtre, directrice générale de l'EPF d'Occitanie.

 

Ce projet, à l'image d'autres menés avec la ville de Pont Saint-Esprit ont permis de "mobiliser toute la palette d'action, de la négociation à la maîtrise d'ouvrage des travaux préalables en passant par la mobilisation du foncier", témoigne la directrice générale.

 

Pour Roger Castillon, la réalisation de ces projets en coopération avec l'EPF "a permis de poursuivre des investissements de redressement classique tout en organisant dans le même temps l'avenir de notre ville".

 

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