Si l'on entend souvent parler de pics de pollution atmosphérique, la réciproque est beaucoup moins évidente pour la pollution de l'air intérieur. Et pourtant, les logements français ne sont pas épargnés par ce que l'on appelle les composés organiques semi-volatils. Des substances chimiques que l'on trouve dans les produits d'entretien, les peintures ou les revêtements de sol. Découvrez les principaux résultats d'une étude sur ce sujet publiée jeudi par l'Observatoire de la qualité de l'air intérieur (OQAI).

Détergents, produits d'entretien, combustion d'encens, revêtements de sol ou muraux, câbles électriques, rideaux de douche ou encore vieux joints d'étanchéité contiennent des éléments chimiques susceptibles de polluer nos intérieurs.

 

Qu'elles soient dans l'air ou au sol, ces contaminations se glissent un peu partout dans nos maisons. Connues dans le secteur du bâtiment sous le nom de Composé organique semi-volatil (COSV), elles peuvent avoir des répercussions importantes et non négligeables sur notre santé : Elles "sont suspectés d'avoir des effets sur le système nerveux et le système immunitaire (…) et peuvent aussi entraîner des effets sur le système reproducteur (baisse de la fertilité, malformation, cancer, etc.) ou l'augmentation de l'obésité, par exemple", note l'Observatoire de la qualité de l'air intérieur (OQAI) qui vient de publier une étude sur le sujet.

Les phtalates, un élément très présent dans les logements

Dans les poussières au sol, 32 composés sur 48 substances recherchées ont été trouvés dans plus d'un logement sur deux (67%). Dans l'air, ce sont 35 des 66 substances recherchées qui étaient présentes dans plus d'un logement sur deux (53%). Parmi les composants les plus présents, les phtalates que l'on trouve notamment dans les revêtements de sols, et les Hydrocarbures aromatiques polycycliques (HAP) produits, entre autres, par la combustion d'encens et le chauffage domestique (charbon, bois). Ces deux familles chimiques ont été décelées dans tous les logements, à la fois dans l'air et dans les poussières. A noter que certains COSV sont peu détectés comme les PCB (vieux joints d'étanchéité) ou le PBDE (Plastiques durs des TV, ordinateurs).

Des moyens pour lutter contre ce fléau

Un constat alarmant, mais il existe des moyens pour lutter contre ce problème. Si la liste est exhaustive, on peut dire qu'aérer et ventiler sont les principales consignes données par le ministère de la santé et l'Inpes pour améliorer la qualité de l'air d'un logement. Les autres moyens portent à la fois sur la conception des bâtiments, sur l'utilisation de matériaux neutres et sur le comportement et l'éducation des occupants. Sur ce dernier point, les entrepreneurs du bâtiment ne peuvent pas grand-chose, hormis apporter quelques conseils notamment en termes d'entretien des systèmes de ventilation, car c'est là l'un des points importants pour juguler la pollution. On peut également souligner l'arrivée sur le marché des matériaux dits "dépolluants", comme par exemple des plaques de plâtre ou des peintures. Mais bien sûr, il faudra débourser un peu plus pour ces produits.

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