MIXITÉ DES MÉTIERS. Un réseau de femmes artisanes du second œuvre est né il y a un peu moins d'un an en Nouvelle-Aquitaine. La volonté de rendre plus visible leur travail et leurs compétences, tout en encourageant d'autres femmes à se lancer dans les métiers de l'artisanat du Bâtiment, est au cœur de ce projet solidaire.


Plombières, carreleuses, plâtrières, menuisières… Les métiers sont conjugués au féminin. C'est le parti pris de Karine Santamaria et Emmanuelle Taulet, deux Françaises qui ont lancé en mai 2022 le réseau BatiFemmes. Ce dernier rassemble sur une même plateforme 65 femmes artisanes du second œuvre dans la région de la Nouvelle-Aquitaine. "Le réseau permet aux artisanes de trouver des chantiers supplémentaires et d'échanger entre elles sur le secteur. Pour la clientèle favorable à l'idée de faire travailler des femmes du Bâtiment, c'est un bon moyen de trouver des professionnelles qualifiées", explique à Batiactu Karine Santamaria. L'idée derrière ce réseau est de constituer un environnement à la fois "engagé et favorable" pour les femmes du secteur, et permettre une plus grande représentativité.

 

Seulement 4% de la main d'œuvre

 

En Nouvelle-Aquitaine, 2.400 femmes sont artisanes dans le second œuvre, soit seulement 4% des effectifs, expose Karine Santamaria, s'appuyant sur des chiffres de la Chambre des métiers régionale. "1.700 cheffes d'entreprise interviennent sur des chantiers de la région. Face à ce constat, nous voulions créer une plateforme qui les visibilise", explique la co-fondatrice. Carrelage et mosaïque, électricité, maçonnerie et taille de pierre, peinture, plomberie, sol et moquette, plâtre et menuiserie… Huit métiers des travaux de la maison ont été identifiés et répertoriés. Le site apporte un éclairage sur chacune des professionnelles référencées.

 

L'aventure de BatiFemmes commence lorsque Karine Santamaria et Emmanuelle Taulet, toutes deux quinquagénaires œuvrant dans le secteur de l'événementiel, souhaitent se lancer dans l'entrepreneuriat autour d'un projet "porteur de valeurs". "L'idée est venue de façon anecdotique. Emmanuelle a géré un chantier de 200 mètres carrés à Bordeaux, où elle a remarqué l'absence de femmes. Elle a dû faire sa place et a vécu des situations ubuesques. Des artisans s'étonnaient voire même refusaient pour certains de travailler sous sa direction. Ils lui ont signifié qu'ils préféraient attendre son mari pour cela", relate la cheffe d'entreprise. "De mon côté, c'est un épisode personnel qui m'a fait réfléchir. Ma mère, âgée de 70 ans et qui vit seule, avait un problème de robinetterie dans son appartement. Elle a demandé à ce que mon mari soit présent lors de l'intervention du plombier car elle craignait de ne pas comprendre les explications de l'artisan."
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