A l'heure actuelle, constructeurs et promoteurs, se retrouvent sur la même ligne pour obtenir du nouveau gouvernement une refonte des aides, avec une reconduction de l'aide à l'investissement locatif et un PTZ + plus favorable aux zones non tendues.

 

La baisse des prix n'a pas eu lieu
Mais la chute des ventes ne s'est, pour l'heure, pas traduite par un recul significatif des prix. Chez les constructeurs, dont les prix avaient augmenté de 4,5 % l'an dernier, « les contraintes réglementaires coûtent cher, cela limite les possibilités de baisse des prix», explique Christian Louis-Victor. Les ménages compensent en achetant plus petit : en deux ans, la surface moyenne des maisons est passée de 124 à 104 m2 pour un prix moyen de 109.000 € (hors terrain).

 

« Signe d'un problème de solvabilité », d'après l'UMF, les maisons basse consommation (BBC), qui coûtent sensiblement plus cher, représentaient 25 % des ventes des constructeurs début 2011 et seulement 18 % aujourd'hui. Les prix des promoteurs, eux, ont augmenté de 4,4 % (pour les appartements) au 1 er trimestre, avec + 1,1 % en Ile-de-France et + 5,4 % en moyenne en province. « La hausse est à relativiser. Les achats actuels se font proportionnellement davantage en zones urbaines ou tendues, plus chères, ce qui déforme la moyenne », analyse de son côté, Marc Pigeon.

 

Au-delà des actuels efforts commerciaux (droits de mutation offerts, etc.), « il n'y aura de vraie baisse des prix que si les stocks "physiques", de logements achevés et non vendus s'accroissent en fin d'année », estime le président de la FPI. Pour l'heure, les promoteurs ont préféré baisser leurs mises en vente (- 21 % au 1 er trimestre). L'offre commerciale a tout de même augmenté mais le « stock physique reste à un niveau jugé normal » par la fédération des promoteurs.

 

Les dispositions du nouveau président de la République en attente…
Affirmant que «la crise du logement s'aggrave», Marc Pigeon table désormais pour l'ensemble de l'année 2012 sur 75.000 ventes effectuées par les promoteurs, soit une chute d'un quart par rapport à 2011 (103.00O). De leur côté, les ventes de maisons individuelles ne devraient pas excéder 120.000 en 2012 contre 148.000 en 2011, selon Louis-Victor.

 

«On attend avec impatience les dispositions ciblées qui pourraient être annoncées pour atteindre l'objectif fixé par François Hollande de construction de 500.000 logements neufs», nous confie Jean-Michel Mangeot, délégué général de la FPI. Et d'ajouter : « C'est pour cette raison, que 8 acteurs* de la filière ont adressé un courrier aujourd'hui (Ndlr : jeudi 10 mai 2012) à de François Hollande, nouveau président de la République, pour lui rappeler les priorités que nous avions annoncées lors des récentes Assises du logement. L'Objectif ? C'est bien d'examiner avec le nouveau Gouvernement formé la semaine prochaine quelles vont être les grandes lignes de la politique du logement pour la future mandature et définir avec lui un calendrier de mise en place des mesures nécessaires à la résolution de la crise qui frappe nos concitoyens.»

 

* Fédération Française du Bâtiment (FFB), Syndicat National des Aménageurs Lotisseurs (SNAL), Fédération des Promoteurs Immobiliers (FPI), Union des Maisons Françaises (UMF), Union Nationale des Syndicats Français d'Architectes (UNSFA), UESL-Action Logement, Fondation Abbé Pierre, Union Nationale des Economistes de la Construction (UNTEC). L'Union Sociale pour l'Habitat (USH) s'est retirée de la liste.

 

Retrouvez l'interview de Marc Pigeon, président de la FPI, en page suivante.

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