Bertrand Delanoë, le maire socialiste de Paris, souhaite redonner à la capitale un " esprit village " grâce au Plan d'aménagement et de développement durable, qui combine les plans locaux d'urbanisme, de l'habitat et du déplacement.

Les adjoints de Bertrand Delanoë, Jean-Pierre Caffet (Urbanisme), Jean-Yves Mano (Logement) et Denis Baupin (Transport), ont présenté mercredi les orientations qu'ils souhaitent mettre en œuvre dans le Paris de demain.

Le lancement des Plans locaux d'urbanisme (PLU), d'Habitat (PLH) et de déplacement (PDP) a été officialisé à la suite de la délibération au Conseil de Paris des 22 et 23 octobre 2001. Le calendrier prévisionnel qui avait alors été fixé se décomposait en quatre étapes. Le " diagnostic " eut lieu au printemps 2002 avec l'élaboration des PLU, PLH et PDP.

En décembre dernier a été finalisée la deuxième étape, consistant en la réalisation du Projet d'aménagement et de développement durable (PADD). Il s'agit du document d'urbanisme global qui résulte de la poursuite de la concertation et fait figurer sur un plan de Paris les principales orientations urbaines attendues.

L'objectif de ces documents d'urbanisme, comme le souligne Bertrand Delanoë, est de faire souffler sur la capitale un " esprit de village ". Autrement dit, pour reprendre un slogan électoral, " redonner Paris aux parisiens ". A l'horizon 2020, selon le calendrier établi, la capitale devrait être dotée d'un cœur de ville piéton grâce au développement des transports en communs et à la multiplication des espaces verts.

3.4000 logements sociaux par an

Une nouvelle politique de l'habitat devrait permettre de créer un équilibre, " visant à rétablir la mixité sociale " en augmentant la production de logements sociaux, en modifiant les conditions de leur attribution et en luttant contre l'habitat insalubre. Cette politique sera précisée dans le PLH dont l'approbation est prévue pour juillet prochain.

Le premier objectif du PLH est l'accroissement du parc social et sa meilleure répartition géographique. D'après les estimations de la Ville de Paris, 64.000 logements sociaux seraient à réaliser en l'espace de 20 ans pour atteindre le seuil de 20% fixé par la loi SRU. Cela implique la création de 3.200 à 3.400 logements sociaux par an.

Ces logements sont à répartir uniformément dans les arrondissement de la capitale pour éviter les concentrations massives et excessives, comme c'est actuellement le cas avec 60% du parc HLOM concentré sur trois arrondissements. Actuellement, la demande annuelle d'attribution de logements sociaux est de près de 100.000. La politique de préemption municipale sera relancée. Des logements du domaine privé seront transférés au parc HLM, les immeubles les plus vétustes seront démolis et remplacés par des logements sociaux.

La lutte contre l'insalubrité devient également une priorité. La Ville a confié à l'une de ses sociétés d'économie mixte, la SIEMP, une mission de traitement des immeubles insalubres et dégradés. La loi Vivien sur la résorption des taudis sera appliquée, le droit de préemption municipale sera exercé dans le cas de cession d'immeubles dégradés et un parc de logements relais sera mis en place pour reloger les familles exposées au saturnisme.

Retrouver une vie de quartier

L'amélioration des logements existants, ainsi que la mobilisation de logement vacant sont également compris dans le PLH. Les logements adaptés sont également sujet à concertation. Ce ne sont plus 2.000 mais 3.000 logements sociaux pour étudiants qui devraient être financés durant les sept années du contrat de plan. L'offre de logements destinés aux personnes âgées ou aux handicapés sera élargie.

Le PADD cherche à redonner à Paris le charme d'une grande ville qui serait restée fidèle à sa première vocation : la sociabilité de ses habitants. La notion de quartier est très présente dans le document de travail de l'équipe municipale, qui veut gommer l'image d'une ville embouteillée, stressante et polluée. Le renchérissement du stationnement, la création de couloir de bus, ou encore le développement des transports en commun, avec le prolongement des lignes existant et la création de nouvelles lignes de tramways, doivent être accompagnés de plantations de nouveaux espaces verts.

C'est lundi prochain que tous ces documents seront discutés au Conseil de Paris et que l'équipe municipale donnera le coup d'envoi de la deuxième phase du grand chantier pour préserver et développer la diversité de Paris.

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