ACCIDENT. Au matin du 7 mars 2023, sur le chantier de la gare du Blanc-Mesnil (Seine-Saint-Denis), un transporteur a été victime d'un accident grave. Grièvement blessé, l'homme est malheureusement décédé dans l'après-midi.

Que s'est-il passé ce 7 mars 2023, au matin, sur le chantier de la future gare du Blanc-Mesnil ? Une enquête est en cours pour le déterminer. Mais le bilan de l'accident qui s'y est produit est dramatique : un homme a été grièvement blessé et n'a pu être sauvé. Il est décédé à l'hôpital, dans l'après-midi.

 

Sur cette partie du chantier du Grand Paris Express, le lot 16.1, le plus important attribué jusqu'à présent mené par le groupe Eiffage, c'est le troisième accident mortel en un peu plus de deux ans. L'homme ayant trouvé la mort ce 7 mars était un transporteur employé par une société mandatée par un fournisseur du groupement. Selon les premiers éléments communiqués par la Société du Grand Paris, maître d'ouvrage de ce projet titanesque de construction de 200km de lignes de métro nouvelles et 68 gares, l'homme a été heurté par une charge lourde lors d'une opération de manutention. Au moment du déchargement de sa livraison, précise Eiffage à Batiactu.

 

 

Sous-traitance et cadences mises en cause par la CGT 93

 

Accidents mortels et graves se répètent sur les chantiers du Grand Paris Express, et notamment sur ce lot. Dans un communiqué, la CGT 93 met en cause "la sous-traitance en cascade, le recours massif à des intérimaires" et "les cadences imposées pour respecter les échéances". La coactivité, très forte sur ce lot en particulier, est aussi un facteur de risque accidentogène.

 

Où en est le chantier du Blanc-Mesnil

 

Sur le site de la future gare du Blanc-Mesnil, sur la ligne 16 du Grand Paris Express, les travaux de génie civil battent leur plein. Actuellement, les équipes du groupe Eiffage construisent les verticaux et 85% du génie civil a été réalisé, nous indique la major du BTP.

 

La CGT 93 rappelle qu'avant ce nouveau drame, 3 accidents mortels étaient survenus sur les chantiers du GPE. La première victime, en mars 2020, sur le prolongement sud de la ligne 14 - dont la maîtrise d'ouvrage est déléguée à la RATP -, était intérimaire pour Dodin Campenon-Bernard. En décembre 2020, c'est un salarié d'Eiffage qui trouve la mort à La Courneuve sur le lot 16.1. Un autre compagnon d'Eiffage décèdera, sur le chantier de la gare de Saint-Denis Pleyel, sur le même lot, en janvier 2022.

 

Arrêt du chantier

 

Au Blanc-Mesnil, comme pour tout événement similaire, le chantier a été arrêté et une enquête ouverte. Une cellule psychologique a été mise en place pour prendre en charge les équipes du chantier, les personnes présentes lors de l'accident et les proches de la victime. Une information qu'Eiffage a confirmée auprès de Batiactu.

 

Un drame de plus, qui ne manquera pas d'interpeller sur la gestion de la sécurité de ces grands chantiers, et notamment des lots importants, alors que les 4 plus gros, pour les sections Est et Ouest de la ligne 15, doivent commencer à être attribués dans les prochains mois. La Société du Grand Paris et les entreprises mandataires mettent pourtant en œuvre de nombreuses mesures de prévention.

 

Dispositif spécifique et système de pénalités

 

Si la gestion de la sécurité et de la prévention relève de la responsabilité des entreprises, la SGP a un cahier des charges et des exigences sur ce sujet considéré comme prioritaire, rappelle un représentant du maître d'ouvrage à Batiactu, qui tient aussi à mettre en avant la forte mobilisation des mandataires des groupements en la matière. Bernard Cathelain, membre du directoire de la SGP, précisait récemment à Batiactu, qu'un "dispositif spécifique dédié à la prévention" était ainsi mis en place. "Nous suivons, par exemple, les taux de fréquence d'accidents du travail, et diligentons des audits sur l'ensemble de nos chantiers. Chacun est vu au moins une fois par des spécialistes externes qui viennent étudier la manière avec laquelle les choses sont menées. (…) Nous avons également un système de pénalités, et travaillons à mettre en avant les bonnes pratiques", indiquait-il.

 

Il assurait par ailleurs être conscient d'entrer dans "une période charnière de l'avancement du chantier" du fait d'une phase de coactivité importante qui s'amorce. Le génie civil baisse en régime, mais les travaux d'aménagement, ferroviaires, électriques… vont, eux, monter en puissance. Des métiers, des types de travaux, des entreprises différents et multiples vont ainsi se croiser, augmentant d'autant les risques.

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