RÉNOVATION ÉNERGÉTIQUE. Un bilan des audits réalisés sur les professionnels labellisés garant de l'environnement (RGE) a été établi ce 23 janvier 2019. Il a notamment été rappelé que des milliers de professionnels avaient été sortis du dispositif pour différentes raisons. Explications.

Il pourrait devenir de plus en plus difficile d'affirmer que le label Reconnu garant de l'environnement (RGE) est attribué de manière trop légère et que les contrôles sont absents. En effet, a révélé le président de Qualibat Alain Maugard, ce sont près de 7.000 entreprises Qualibat-RGE qui ont été radiées en 2018 pour trois raisons majeures : faillite de l'entreprise, arrêt volontaire du label, et surtout écarts de qualité observés lors de l'audit chantier. Ces données ont été révélées lors de la convention nationale des auditeurs RGE, qui s'est tenue au siège du groupe SMA, à Paris, ce 23 janvier 2019.


"C'est un moment de vérité"

 

"Nous sommes à un moment de vérité", a affirmé Alain Maugard dans son discours introductif. "Car aujourd'hui toutes les entreprises RGE ont été auditées, une par une." Ce sont par exemple en 2018 300 auditeurs qui ont réalisés 28.000 visites sur site ; en 2019, entre 15.000 et 17.000 audits sont prévus. "Nous tenons à professionnaliser ces audits, en ayant de plus en plus recours à des sachants", a assuré le président de Qualibat. "Le RGE, lancé en 2014, a tout d'abord bénéficié d'une phase d'opportunité, mais nous sommes aujourd'hui à une phase de maturité. Cela se traduit dans les chiffres : nous pronostiquons une diminution des entreprises labellisées."

 

 

Si l'on tient compte de l'ensemble des troupes, l'armée RGE se subdivise ainsi en termes de type de travaux : 27.268 dans l'isolation des parois vitrées, 24.360 pour la pose de matériaux d'isolation thermique des parois opaques, 23.165 pour la pose de matériaux d'isolation thermique des parois opaques (murs en façade ou en pignon et planchers bas), 14.849 dans l'installation de chaudières à condensation. En tout, 105.745 domaines de travaux RGE, correspondant à 55.694 entreprises.

 

En 2018, 3.800 nouveaux qualifiés ont intégré les rangs des entreprises engagées dans la performance énergétique. Et sur les 25.280 contrôles ayant été effectués, a été constaté un taux de 9% de non-conformité tous métiers confondus - un chiffre stable par rapport à l'an dernier. C'est au niveau des conseils et services que la performance des entreprises RGE laisse à désirer : un labellisé sur deux se contente de faire les travaux, sans sensibiliser le client à un éventuel parcours de rénovation énergétique. Autre élément allant dans ce sens : seulement 123 sociétés pratiquent le RGE-offre globale.

 

Les entreprises auditées expriment quoi qu'il en soit un très fort taux de satisfaction sur le professionnalisme des auditeurs eux-mêmes.

 

Quel CITE en 2020 ?

 

Quels enseignements tirer de ces chiffres ? Pour Alain Maugard, il est temps d'accélérer sur la formation des professionnels pour faire baisser le taux de non-conformité, mais également de sensibiliser les acteurs à l'importance d'intégrer en interne une compétence d'audit énergétique. "Les pouvoirs publics ont compris que l'aspect de conseil était perfectible", affirme-t-il. Pour rappel, les pouvoirs publics ont ajouté en 2019 l'audit énergétique aux actions entrant dans le champ du Crédit d'impôt transition énergétique. "Il faudrait réaliser un audit après avoir effectué de premiers travaux, permettant de connaître quels sont les autres chantiers d'efficacité énergétique à mener ensuite", résume le président de Qualibat.

 

Alain Maugard a également profité de l'occasion pour évoquer la forme que pourrait prendre le CITE en 2020. "Pour les ménages payant l'impôt sur le revenu, il pourrait être maintenu tel quel. Pour les ménages ne payant pas d'impôt sur le revenu, il pourrait être transformé en prime." AVant d'insister une nouvelle fois sur la dimension historique du lancement du label RGE. "C'est une magnifique histoire, un évènement majeur tout à l'honneur du Bâtiment."

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