Reste que 89% des artisans trouvent que le travail empiète sur leur vie privée. "Le lien entre les deux est permanent. Il faut vraiment être discipliné pour faire la séparation. C'est un choix de vie, mais il est parfois pesant", confirme Patrick Liébus. Car bien souvent aussi, l'artisan est proche de son lieu de travail, voire les deux se confondent ! Si 82% des chefs d'entreprise habitent à moins de 5 km de leur entreprise, 62% habitent sur le lieu même de leur travail. "Ça brouille les frontières et le sas de décompression nécessaire à faire la coupure n'existe plus", renchérit-il.

Pathologie non identifiée

Stress, fatigue, dépression sont autant de facteurs qui constituent un terreau propice au burn out. Si le mot n'est pas encore courant dans le milieu des artisans, cet état d'épuisement général que peut ressentir l'artisan est bel et bien réel. "C'est un syndrome qui n'est pas visible de l'extérieur, et qui surprend toujours l'entourage, note la chef de projet d'IRIS ST. C'est une pathologie qui n'est pas identifiée comme telle, et qui en outre n'est pas prise en charge par le RSI, donc il n'existe pas de statistique sur le burn out, mais c'est une réalité qui touche bien les artisans aujourd'hui".

 

"Alerter", c'est donc ce qu'il reste à faire, estiment la Capeb, le CNTPA et IRIS ST. Alerter les artisans, mais aussi les pouvoirs publics. En travaillant étroitement avec le RSI, en mettant l'accent sur le rôle du conjoint(e) ou en éditant de nouveaux mémos spécifiques, les auteurs de l'étude comptent bien mobiliser et sensibiliser le plus grand nombre. "Il faut déculpabiliser les gens qui n'osent pas en parler et mettre des mots sur un état qu'on perçoit", conclut Catherine Foucher, présidente de la commission des femmes d'artisans.

 


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