Dans un entretien au quotidien Libération, Michel Delebarre, président de l'Union nationale des HLM a déploré le silence "pesant" du gouvernement sur sa politique en matière de logement. L'ancien ministre PS du logement craint par ailleurs un ralentissement de la production de logement social.

"Je crois que Gilles de Robien n'a pas souhaité s'exprimer tant qu'il n'était pas fixé sur les arbitrages budgétaires. Mais c'est vrai que ce silence commence à être pesant. Car au-delà des questions de gros sous, on aimerait que le ministre dise quelles sont ses priorités à long et moyen terme. Uen politique du logement se bâtit sur la durée", a-t-il déclaré.

"Nous avons quelques inquiétudes sur la volonté du gouvernement de maintenir le cap en matière de construction de logements sociaux. Des opérations déjà programmées (de construction de HLM) sont suspendues à des financements qui viennent pas", a poursuivi le député-maire PS de Dunkerque.

Rappelant que la construction de HLM dépend largement de crédits d'Etat, Michel Delebarre a précisé qu'en 2001, 56.000 HLM avait été construits contre 42.000 en 2000. " Nous avons joué le jeu " a-t-il déclaré

Par ailleurs, l'ancien ministre s'est implicitement montré favorable à la décentralisation des politiques de logement évoquée par le Premier ministre Jean-Pierre Raffarin. "La décentralisation permettrait de mieux adapter les financements aux contraintes locales", a-t-il dit. " Les Régions ont fait un travail colossal en matière de lycées. Je suis convaincu qu'elles s'investiront tout autant dans le logement. La décentralisation permettrait aussi de mieux adapter les financements aux contraintes locales : le prix des terrains n'est pas le même en région parisienne que dans le Limousin. Même chose pour l'accession aidée à la propriété ".

L'ancien ministre pose toutefois quelques conditions à la décentralisation. "Le financement et les modalités générales d'attribution (des logements) doivent demeurer des compétences d'Etat discutées au Parlement", de même que "les aides personnalisées au logement doivent rester une prérogative d'Etat "car elles relèvent de la solidarité nationale", a notamment estimé Michel Delebarre.

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