Pour lutter contre l'assèchement de la mer Morte, Israël et la Jordanie sont convenus de coopérer pour faire avancer le projet de canal entre la mer Rouge et la mer Morte.

Ce projet a été évoqué lors de la rencontre dimanche du numéro 2 du gouvernement israélien Shimon Peres avec le chef de la diplomatie jordanienne Hani Moulki qui effectue une visite en Israël, la première du genre en quatre ans. «MM. Peres et Moulki sont convenus de coopérer pour faire avancer le projet de creusement d'un canal entre la mer Rouge et la mer Morte pour empêcher une catastrophe écologique», indique un communiqué du bureau de M. Peres.

La coopération entre les deux pays dans le domaine du tourisme et de la désalinisation de l'eau de mer a également été évoquée. «Nous avons parlé de la coopération sécuritaire, des relations bilatérales et des efforts de paix avec les Palestiniens», ajoute le communiqué. Arrivé samedi soir en Israël, le ministre jordanien doit encore rencontré dimanche le Premier ministre israélien Ariel Sharon. Des experts en environnement ont averti à plusieurs reprises que le niveau de la mer Morte, le point le plus bas du monde et le lac naturel le plus salin de la planète, était en train de baisser rapidement, principalement en raison de l'irrigation qui tarit le fleuve Jourdain qui l'alimente. «Il y a quarante ans, la surface de la mer Morte était à 392 mètres sous le niveau de la mer. Aujourd'hui, elle a baissé à 412 mètres» avait signalé en 2000 le professeur de Géologie Elias Salameh de l'Université de Jordanie. «Si cette baisse continue, dans 10 ans, la surface de la mer Morte sera réduite à 650 kilomètres carrés, alors qu'elle était de 1.000 km2 au début des années 1960» avait-il estimé.

Le projet de construire un canal reliant la mer Rouge, au sud, à la mer Morte pour l'alimenter, avait été élaboré il y a plusieurs années, mais suspendu ensuite en raison du conflit israélo-palestinien. La visite de M. Moulki intervient deux semaines après le retour de l'ambassadeur de Jordanie en Israël. L'ambassadeur jordanien, comme l'ambassadeur d'Egypte, avaient été rappelés à la fin 2000 en signe de protestation contre la répression israélienne de l'Intifada palestinienne. La Jordanie et Israël sont liés depuis 1994 par un traité de paix.



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