Un étudiant en doctorat de l'université de Cergy-Pontoise, a réussi le challenge de présenter les résultats de ses travaux sur un nouveau matériau de construction innovant en seulement 180 secondes. Détails.

Des années d'études, de recherches et une trouvaille innovante résumées en seulement trois minutes, tel est le défi relevé haut la main, mardi 12 avril 2016, par Thibault Harle, lors du concours "Ma thèse en 180 secondes", initié par le CNRS. Le challenge a d'ailleurs séduit le jury parisien de cette troisième édition puisque le jeune a remporté le concours au niveau régionale. L'objectif de ce prix est d'expliquer le sujet de sa thèse en trois minutes seulement, en le rendant passionnant et compréhensible par tous. Et pour compliquer l'affaire, la présentation doit être illustrée d'une seule diapositive.

 

C'est avec un brin d'humour que l'étudiant au laboratoire géosciences et environnement de Cergy-Pontoise (Val d'Oise) a présenté sa thèse dont le sujet était : "Création et caractérisation d'un matériau de construction composite incorporant un matériau à changement de phase pour une meilleure régularisation de la température intérieure". Vaste programme. Et pourtant, expliqué avec beaucoup de simplicité par l'auteur.

 

Un nouveau matériau à changement de phase

 

L'étudiant spécialisé dans l'éco-construction est parti du constat que le parc immobilier est le plus gros consommateur d'énergie, avec plus de 44% des consommations, et qu'il a donc un impact sur le réchauffement climatique. Or, la thèse "est là pour prouver qu'il est possible de concilier environnement, confort et économie à l'échelle de l'habitation", prévient thibault Harle en préambule. Et d'ajouter : "Imaginez que les murs de votre habitation puissent capter les calories de l'air ambiant, les stocker, et les restituer. Grace à ce mécanisme de régulation, vous pourriez vous attendre à une température optimale toute la journée".

 

Pour obtenir ce résultat, le doctorant annonce avoir trouvé le "matériau magique". Lequel ? Un nouveau MCP (Matériau à Changement de Phase). Si les MCP passent habituellement de l'état solide à l'état liquide, tel un glaçon qui fond dans l'eau, les travaux de Thibault Harle lui ont donc permis de découvrir un nouveau MCP. Bien entendu, pas question que le matériau fonde, "qui voudrait des murs qui suintent ?" note l'étudiant. Cependant, "l'avantage du MCP, c'est qu'il travaille tout seul. Une fois installé, rien à faire. Il s'agit d'une régulation passive" explique-t-il.

 

Un brevet en cours

 

Thibault Harle annonce alors avoir trouvé un "nouveau MCP solide-solide, aussi efficace, meilleur pour l'environnement et à bas coût". Après des "tortures moléculaires infligées au MCP", ironise-t-il, il est parvenu à obtenir une poudre blanche "tout à fait légale et inoffensive à mettre dans les murs", raconte-t-il toujours avec humour, faisant référence à sa diapositive de présentation. Illustration sur laquelle on peut voir d'un côté de l'image un oiseau devant un tas de poudre blanche dire : "Oh non !! Encore de la Cocaïne !!!" et de l'autre, cet oiseau dans son nid disant "Pour un nid douillet, rien ne vaut les MCP".
En conclusion, le jeune doctorant estime que cette découverte est "un résultat très prometteur". En effet, son produit "est en train d'être breveté" a-t-il déclaré.

 

Pour voir la vidéo de la présentation "Ma thèse en 180 secondes" de Thibault Harle, cliquez ici.

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