CONJONCTURE. Selon l'institut spécialisé Xerfi Precepta, plusieurs facteurs, économiques et réglementaires, devraient concourir à une décélération assez nette de la hausse des prix dans l'immobilier ancien, et un recul des ventes.

Après les records de 2019, le marché français de l'immobilier de logements va "s'orienter vers une relative accalmie". C'est ce que prévoit l'institut d'études économiques Xerfi Precepta dans une étude, publiée le 25 février, sur les évolutions à attendre dans le neuf et l'ancien à l'horizon 2021.

 

Le durcissement des conditions d'octroi des crédits à l'habitat (suite aux recommandations du HCSF, notamment) va, en effet, entraîner un repli des transactions dans l'ancien de respectivement 2,8% en 2020 et 4,8% en 2021 (contre +12% en 2019, où le cap symbolique du million de ventes a été franchi), selon les prévisions des experts de Xerfi Precepta. Celles-ci "resteront néanmoins à un niveau historiquement élevé", indique l'étude.

 

Net ralentissement de la hausse des prix

 

Encore soutenue en 2019 (+ 3% à 3 500 euros/m² en moyenne sur le territoire), la hausse des prix des logements dans l'ancien va, elle, ralentir au rythme de 2,5% en 2020 et de 1,4% en 2021, d'après Xerfi Precepta. La tendance à la décélération sera également d'actualité dans le neuf. Le repli des autorisations et des commercialisations en 2019, suite au déficit d'offre lié à l'approche des élections municipales, "ne permet pas en effet d'envisager de reprise dans le neuf cette année".

 

 

Les ventes de logements neufs (de promoteurs) devraient donc reculer de 5% en 2020, pour rebondir de 2% en 2021, prévoit la note. A plus long terme, le neuf "pourrait [...] faire les frais d'un réaménagement du PTZ (accession à la propriété) et de l'avantage Pinel (investissement locatif)", le gouvernement souhaitant rediriger les aides publiques vers la rénovation.

 

En 2019, rappelle l'étude, le repli des ventes des promoteurs (et des mises en chantier) a concerné la plupart des régions, à la notable exception de l'Île-de-France, avec une croissance de 4% des réservations de logements collectifs et le soutien des ventes en bloc, notamment dans l'intermédiaire. En matière de prix, la hausse a été rapide dans le neuf, en particulier dans les grandes régions (près de 6% en Île-de-France et Auvergne-Rhône-Alpes et 9% en Bretagne).

 

Le vieillissement, une opportunité ?

 

Enfin, à plus longue échéance, le vieillissement de la population (26% de la population aura plus de 65 ans en 2040 contre environ 20% aujourd'hui) "serait susceptible d'apaiser les tensions sur les marchés de l'immobilier". "Il ne faut pas en effet exclure que des cohortes de seniors mettent sur le marché un nombre conséquent d'appartements et de maisons dans des zones fortement peuplées", prévient Xerfi Precepta.

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