Selon la dernière note conjoncturelle des Notaires de France, l'année 2012 annonce un nouveau cycle dans le marché de l'immobilier. Ni mauvais, ni bons, les premiers chiffres ne permettent que d'entrevoir des perspectives. L'évolution du marché du logement dépendra forcément étroitement des décisions du nouveau gouvernement.

Le marché de l'immobilier en France a connu une hausse jusqu'en janvier 2012. Cependant, depuis février, les Notaires de France notent un nombre de ventes en baisse, notamment en Île-de-France avec
- 14 % pour ce mois, par rapport à février 2011, une tendance qui se généralise à la province.

 


Des hauts et des bas
Ainsi, le nombre annuel de transactions de maisons individuelles(dans le neuf et l'ancien) est en baisse de 12 % à février 2012, il atteint même - 26 % dans l'ouest de la France (Pays de Loire).
En ce qui concerne le nombre de logements autorisés, il diminue,lui, de 3 % pour le 1er trimestre 2012, par rapport au 4e trimestre 2011 tandis que celui des mises en chantier augmente de 1.3 %.

 

En revanche, sur un an, les notaires notent des évolutions à fin mars 2012 nettement positives (+ 14 % en autorisations et + 9.9 % en mise en chantier), tirées notamment par le logement collectif (+ 33.9 % et + 23.1 % respectivement). Et de confirmer : le ralentissement des prix, déjà observé fin 2011, s'installe, selon les données avancées tirées des derniers avants-contrats.

 

Côté crédit immobilier, ils rappellent aussi le fait que la distribution connaît une chute brutale depuis début 2012 : 32 % sur quatre mois par rapport à 2011. Ce recul est en partie dû à l'anticipation provoquée par les annonces de réduction des aides publiques dispositif Scellier et PTZ+ mais il s'explique aussi, et surtout, par la conjoncture, l'attentisme pré-électoral et le durcissement des conditions d'octroi des prêts.

 

Perspective binaire
Dans cette conjoncture, deux scénarii sont envisageables, selon eux :

 

Le premier scénario : "Les taux d'intérêt restent à leur niveau actuel (voire continuent à baisser) ce qui est le cas actuellement. La nouvelle politique fiscale immobilière et plus généralement patrimoniale mise en oeuvre reste modérée avec notamment l'aménagement du calcul de l'impôt sur les plus-values immobilières sur 22 ans au lieu de 30 ans. La nouvelle législation sur l'encadrement des loyers n'est pas dissuasive pour les investisseurs." Les perspectives annoncées début 2012, dans le marché de l'ancien, resteraient alors les mêmes : une baisse des volumes de 10 à 15 % (entre 700.000 et 740.000 ventes) et une baisse des prix de 5 à 10 %.

 

Le deuxième scénario : "Les taux d'intérêt, que ce soit pour des raisons nationales ou internationales augmentent très sensiblement, désolvabilisant les acquéreurs potentiels. Les nouvelles législations fiscale en matière de patrimoine ou civile en matière de location créent une perte de confiance, une peur et une incertitude quant à l'avenir, entraînant, comme c'est déjà le cas pour les primo-accédants, un retrait du marché immobilier des séniors et des classes moyennes." Dans ce cas, la baisse des volumes fera que l'on passera en-dessous des 700.000 ventes et sera accompagnée des baisses de prix bien plus importantes.

 

Pour le neuf, les Notaires de France prédisent déjà que 2012 ne sera pas une bonne année, et ce, quel que soit le scénario.D'une part, les nouveaux coups de rabot annoncés dans le programme socialiste sur les niches fiscales, devraient faire fuir les investisseurs. D'autre part, les accédants à la propriété ne devraient pas être plus nombreux qu'en 2011.
Mais ils rappellent toutefois que, quoi qu'il en soit, l'évolution de l'immobilier sera liée aux décisions du nouveau gouvernement.

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