La proposition du ministre de la Cohésion sociale, Jean-Louis Borloo, visant à faciliter l'accession à la propriété des ménages à faibles revenus, a suscité des contestations au PS mais aussi au sein des organismes professionnels CNL et UNCMI.

Le Parti socialise et la Confédération nationale du logement (CNL) jugent «démagogique» cette proposition du gouvernement. Pour Annick Lepetit, porte parole du PS, on est «davantage dans la promotion publicitaire pratiquée dans la grande distribution, plutôt que dans un projet urbain cohérent d'aide à ceux qui cherchent à se loger». Selon elle, «l'accession à la propriété doit être proposée dans des conditions acceptables, mais ne saurait être une fin en soi, alors que les aides à la personne pour les locataires, diminuent à vue d'?il», a-t-elle ajouté. Même réaction pour le président du CNL, Jean-Pierre Giacomo : «cela me gêne de faire appel aux collectivités locales pour le foncier» car «je préfère qu'elles fassent cela pour le secteur du logement social», a-t-il confié à l'AFP.

De son côté, le président de l'Union nationale des constructeurs de maisons individuelles (UNCMI), Christian Louis-Victor, a trouvé que cette maison à 100.000 euros est «chère» pour les ménages les plus modestes. «En 2004, les 200.000 personnes qui ont acheté une maison individuelle via ma fédération en France ont payé 100.000 euros pour une maison de 107 mètres carrés» fait-il remarquer. «Ils ont acheté le terrain en plus. Apparemment, dans l'opération Borloo, je crois que le terrain est offert par la municipalité» a-t-il ajouté. En moyenne le terrain coûte en province 50.000 euros, a-t-il indiqué. «C'est un produit d'intervention, il faut pas que les gens pensent qu'ils vont pouvoir devenir propriétaires d'une maison individuelle globalement en France pour 100.000 euros et qu'on va leur donner leur terrain» prévient le président de l'UNCMI. C'est un programme spécifique qui correspond à des programmes de reconstruction dans des zones très sensibles, «où on a démolit des barres et où à la place on va reloger les gens dans un habitat individualisé», a-t-il ajouté.

«Cette façon de jouer avec une réelle détresse quotidienne apparaît franchement scandaleuse dans une démocratie moderne, digne de ce nom» a conclu Mme Lepetit.

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