Le maire de Paris Bertrand Delanoë a inauguré lundi un ensemble immobilier de 140 logements sociaux au sein du très bourgeois XVIe arrondissement, "emblématique" selon lui de la politique à conduire en termes de mixité sociale dans l'ouest et le centre de Paris.

La résidence Chanez est un édifice des années 30, jadis une résidence de 310 petits logements pour personnes âgées, dans une rue tranquille proche du bois de Boulogne. Première opération du genre, l'immeuble a été acheté par la mairie en mai 2001 avec possibilité pour les anciens locataires de rester dans les lieux. La mairie a fait réhabiliter les parties communes et les logements libres, soit 140 sur 310 appartements.

La rénovation des parties communes a gardé le style d'époque, en couleurs jaune et bordeaux. Des boîtes aux lettres ont pris la place du petit salon avec piano et des salles de bains ont été créées dans les appartements.
"Ca doit être très agréable à vivre, je m'y verrais bien", a dit M. Delanoë. Il a admis que les appartements n'étaient pas très grands (55m2 pour un trois pièces), "mais on ne se loge pas à Paris comme à Rodez".
Il a insisté surtout sur la politique "volontariste" menée par la mairie de Paris en matière de logement alors que 100.000 familles sont en attente de logement social. Nous voulons, a-t-il dit, "accroître l'offre sans nécessairement construire", ce qui est difficile dans cette ville "toute petite" avec peu de mètres carrés disponibles.

Le maire de Paris a également insisté sur la nécessité de mieux redistribuer les logements sociaux : au 1er janvier 2002, le XVIe n'en comptait que 2%, le XIXe 33%. "Paris est une ville de diversité", a souligné M. Delanoë, pour qui "on s'ennuie si on est dans des ghettos raciaux ou sociaux".

Bien que les conseils d'arrondissement aient voté contre cette initiative, les élus de droite n'ont pu que s'en réjouir. "C'est une bonne idée", a dit Pierre-Christian Taittinger, maire UMP du XVIe, indiquant seulement qu'il aurait préféré des logements "pour familles nombreuses".
Claude Goasguen, député UMP du XVIe, a reconnu lui aussi que "c'est bien", même si "beaucoup de locataires, notamment âgés, se plaignent de la perte de la convivialité".

Quelques locataires de longue date ont souligné leur nostalgie du temps où "il n'y avait pas de boîtes aux lettres et où le gardien distribuait le courrier". D'autres se sont plaints d'une petite augmentation de leurs loyers suite à l'amélioration des parties communes.

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