-Renforcer la loi Solidarité et renouvellement urbains (SRU) : « C'est la mixité sociale plutôt que l'entre-soi », témoigne Thierry Repentin. Et de détailler la proposition : « Le taux minimum de logements locatifs sociaux prescrit par l'article 55 de la Loi solidarité et renouvellement urbains sera passé de 20 à 25%. Le prélèvement par logement manquant imposé aux communes qui ne respectent pas l'article 55 de la loi SRU sera multiplié par 5 et affecté à la construction de logements sociaux. Le Préfet se substituera aux maires défaillants pour délivrer les permis de construire, disposition prévue par la loi SRU mais non appliquée. » Et le nombre de communes assujetties à une obligation de produire des logements locatifs sociaux sera élargi à tous les territoires où cela est nécessaire. La règle des trois tiers bâtis sera aussi instaurée pour toutes les opérations nouvelles : un tiers logement social, un tiers accession aidée à la propriété, un tiers accession libre.

 

-Lutter contre la précarité énergétique : Un vaste plan sera lancé qui permettra à un million de logements - dont 600.000 logements anciens - par an de bénéficier d'une isolation thermique de qualité. Les économies de chauffage qui en découleront redonneront du pouvoir d'achat aux ménages. Les copropriétés seront soutenues par des règles adaptées, par un accompagnement technique et, pour les copropriétés en difficulté, par un fonds d'aide aux travaux géré par l'Agence nationale de l'habitat (ANAH).

 

-Assurer une plus grande justice fiscale : il sera instauré une fiscalité sur les valeurs immobilières et les loyers très élevés pour disposer d'un outil de régulation des marchés et de solidarité territoriale, sous la forme d'un prélèvement additionnel aux droits de mutation. Ces ressources alimenteraient un fonds de solidarité urbaine destiné à financer la « réparation urbaine » des quartiers défavorisés et la réalisation de logements sociaux dans les villes déficitaires par exemple par acquisition de lots de copropriété. La contribution sur les revenus locatifs, supprimée il y a 5 ans, sera à nouveau perçue pour alimenter le budget de l'ANAH.

 

-Politique de la ville : François Hollande propose de lancer une nouvelle génération d'opérations de renouvellement urbain. Ces opérations seront complétées par des actions de cohésion sociale en lien avec les collectivités et les associations et le maintien des services publics dans les banlieues. Lors de son meeting à Marseille le 14 mars 2012, le candidat a indiqué que la Banque publique d'investissement qu'il veut créer aura une filiale dédiée aux quartiers pour développer les entreprises dans les banlieues. Autre souhait ? Il veut que dans tous les marchés publics de France dans ces quartiers, une clause d'insertion permette aux entreprises d'embaucher les jeunes de ces territoires avant les autres.

 


Question à Thierry Repentin
Batiactu : Pour vous, l'immobilier et le logement ont-il un rôle important ?
Thierry Repentin :
François Hollande a choisi de faire du logement un thème central de sa campagne pour que chacun soit bien logé, sans se ruiner. Encadrement des loyers, mise à disposition des terrains de l'Etat, renforcement de la loi SRU, caution solidaire pour les jeunes, augmentation des aides à la pierre, rénovation thermique d'un million de logements… C'est un programme dense, responsable, pour redonner du pouvoir d'achat aux Français et desserrer l'étau de leurs dépenses contraintes.

 

Pour rappel, dans son discours de Longjumeau le 2 février 2012, Nicolas Sarkozy a semblé découvrir les difficultés des Français à se loger décemment. Le voilà à courir après les solutions contre une bulle immobilière qu'il a lui-même contribuée à entretenir pendant son quinquennat : aides à l'investissement locatif sans contrepartie de plafond de loyer, désengagement de l'Etat sur la construction de logements sociaux, faible mobilisation des Préfets contre les communes qui ne respectent pas la loi Solidarité et renouvellement urbains, spéculation de l'Etat sur la vente de ses propres terrains…
Depuis début février 2012, la bulle a même grossi de 30% : avec l'augmentation unilatérale et sans aucune contrepartie des droits à construire, ce sont des cessions de terrains privés qui sont aujourd'hui gelées, les propriétaires cédants voulant renégocier les prix à la hausse !

 

Voilà une conversion du bout des lèvres et un réveil bien tardif. Pourquoi en est-on arrivé là ? Christine Boutin en donne l'explication dans le livre « Sarko m'a tuer » : 'J'ai toujours eu le sentiment de n'avoir aucun soutien politique ni du Président ni du Premier Ministre. Mon action ne suscitait aucun intérêt, tout simplement parce que le logement n'intéressait personne. J'ai trouvé ça ahurissant. Ce ministère, c'était vraiment la cinquième roue du carrosse.'

 

Découvrez la suite de son programme et ses propositions en matière d'énergies en page 4.

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