L'exploitation du gaz schiste n'en finit pas de faire débat. Tout a commencé lorsque Jean-Louis Borloo, alors ministre de l'Ecologie, a lancé des projets d'extraction de gaz de schiste. Ainsi, le gouvernement a accordé en mars 2010, notamment à Total et GDF Suez, des permis de prospection dans trois zones situées dans le sud de la France. Mais après la levée de boucliers des écologistes, Nathalie Kosciusko-Morizet, qui a remplacé Jean-Louis Borloo en novembre 2010, suspend tous les projets d'exploration de l'hydrocarbure non conventionnel.

 

Si François Fillon a déclaré le 13 avril dernier vouloir «tout remettre à plat» et «annuler les autorisations déjà données», il a toutefois précisé qu'il n'éliminait pas toute idée de recherche scientifique sur ce secteur. Reste à savoir comment les députés, qui doivent examiner des propositions de loi le 10 mai prochain sur l'interdiction des mines de gaz de schiste, vont accueillir ce rapport d'étape.

 

Premières réactions :

Nathalie Kosciusko-Morizet, ministre de l'Ecologie :
«Mon premier sentiment était le bon, ces autorisations n'auraient pas dû être données avant l'évaluation environnementale», a déclaré la ministre à l'AFP. Selon elle, le pré-rapport indique «qu'il y a besoin de beaucoup de travaux complémentaires avant de conclure dans un sens ou dans l'autre».

 


La compagnie pétrolière américaine Toreador : «En tant qu'opérateur établi sur le long terme dans le bassin parisien, nous poursuivrons le dialogue avec les autorités nationales et locales et espérons avoir l'opportunité de démontrer le potentiel économique et social que l'exploitation pétrolière représente pour la France».

 

France Nature Environnement : «Si France Nature Environnement s'attendait à un rapport plutôt favorable à l'exploitation des gaz de schiste après avoir été auditionnée par la mission interministérielle, elle ne s'attendait pas, et de loin, à un rapport aussi caricatural, quasiment sans nuance, où le seul objectif semble de rendre acceptables les gaz de schiste aux Français».

 

José Bové, eurodéputé Europe Ecologie-Les Verts : «Je ne suis pas vraiment étonné que cette mission soutienne les industriels, dans la mesure où elle est composée majoritairement de représentants du Corps des Mines. (…) J'irai même plus loin, puisque les personnes qui ont rédigées ce pré-rapport sont celles-là même qui ont instruit les dossiers d'autorisation des permis les années passées».

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