A l'annonce du projet de loi, les réactions des professionnels du secteur n'ont pas tardé.

L'Union des Maisons Françaises "s'étonne des présupposés retenus pour orienter les dispositions d'aménagement et d'urbanisme d'une part la notion de consommation d'espace, souvent invoquée, est doublement infondée puisqu'il ne s'agit pas d'une "disparition" mais d'un changement d'usage et que les réversibilités d'usage sont nombreuses et fréquentes (…) sur l'étalement urbain, considéré à l'aune de la définition de l'Agence Européenne de l'Environnement, il faut constater qu'au cours des dernières années il a régressé, puisque l'évolution des espaces urbanisés a été inférieure au rythme moyen d'évolution de la population. L'évolution des chiffres entre 2000 et 2006 indique que la population a cru en France métropolitaine de 4,4 % au regard d'une progression de 1, 7 % des surfaces urbanisées. Ces chiffres montrent un étalement urbain négatif de 2,7 % avec un développement des zones urbanisées inférieur à celui de la population".

 


La Chambre des Propriétaires : Elle "estime que ce texte risque d'accroître davantage le déséquilibre entre les bailleurs et les locataires et s'oppose notamment à la mise en place d'une garantie universelle des risques locatifs qui ne peut que générer un coût explosif assis sur une déresponsabilisation générale. Il convient de ne pas céder à un raisonnement démagogique qui consiste à considérer que les propriétaires sont des spéculateurs qui s'enrichissent sur le dos de leurs locataires".

 

La Fnaim qui a lancé une pétition en ligne indique sur ce site : "Le projet de loi de Cécile Duflot vient de jeter le discrédit sur nos entreprises et sur toute une profession. Va-t-on enfin régler le problème du logement en France et gérer l'incurie des pouvoirs publics à trouver des solutions pour produire des logements en masse dans les zones tendues autrement qu'en stigmatisant une profession et en exacerbant les consommateurs ? Ce projet de loi va ruiner les intérêts des bailleurs en les ponctionnant lourdement. Ce projet de loi va desservir les locataires, en réduisant l'offre locative. Ce projet de loi va alourdir fortement les charges de nos copropriétaires".

 

La Confédération nationale du Logement : Elle "est favorable à un encadrement mais la méthode annoncée de loyer médian est inflationniste. De plus, l'imprécision concernant les "caractéristiques" d'un logement dans la définition du loyer rend cette proposition subjective, inefficace et inapplicable. La CNL demande le gel des loyers pour une durée d'au moins 3 ans, sur tout le territoire et dans tous les secteurs locatifs. Sur les rapports locatifs. La CNL reste vigilante suite aux premières lectures et analyses, et constate que les rapports sont encore plus en faveur des bailleurs. Elle dénonce la logique de négociation issue du rapport entre la durée du bail et le montant du loyer".

 

La Fédération nationale des associations de réinsertion sociale (Fnars): "Ce texte, qui contient des avancées, ne répond pas à la situation dramatique du mal-logement en France". La Fnars demande de "réformer plus en profondeur les politiques de lutte contre l'exclusion".

 

Michel Fréchet, président de la Confédération générale du logement (GCL): "Le projet nous laisse un peu sur notre faim, même si nous reconnaissons quelques avancées. Nous trouvons complètement anormal que les locataires soient sollicités" pour financer la garantie universelle des loyers".

 

CNOA (Conseil national de l'ordre des architectes) : Il a "salué la volonté de privilégier la densification des zones déjà construites plutôt que l'étalement urbain. Néanmoins, par la voix de son président Lionel Carli, il a tempéré : "La ville ce n'est pas de la quantité. On parle d'urgence, de mètres carrés... J'aimerais qu'on parle un peu plus de qualité. Il faut construire plus, mais aussi mieux, au bon endroit".

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