DIAPORAMA. Les acteurs de la distribution d'électricité (RTE, ERDF, ADEeF) et des énergies renouvelables (SER) ont dressé le panorama de l'éolien et du photovoltaïque français pour l'année 2013. Les nouvelles installations raccordées ont été moins nombreuses qu'en 2012, mais le parc national continue de croître, tout comme la proportion des EnR dans le mix énergétique français. Détails.

Les énergies renouvelables soufrent en France : outre l'atonie générale du marché, caractéristique d'une crise économique à l'échelle européenne, les difficultés d'installation de nouveaux parcs éoliens ou photovoltaïques et les incertitudes concernant les retours sur investissement constituent d'autres freins identifiés par les acteurs des EnR. Le Syndicat des Energies Renouvelables (SER) a dressé, avec Réseau de Transport d'Electricité (RTE), ERDF et l'Association des Distributeurs d'Electricité en France (ADEeF), le bilan de l'année 2013 pour les deux principales filières du secteur, l'éolien et le photovoltaïque. Ensemble, ces deux énergies intermittentes ont couvert 4,3 % de la consommation électrique nationale en 2013, une proportion qui s'est accrue d'un demi-point en un an.

 

L'éolien couvre 3,3 % de la consommation électrique…
Les éoliennes ont, à elles seules, produit 15,9 TWh de courant (+6 %) sur l'année écoulée, avec un pic de production atteint le soir du 23 décembre 2013 (6.441 MW). Cependant, le "facteur de charge" moyen en 2013 a été de 23 %, signifiant que les turbines n'ont tourné qu'à un quart de leur capacité maximale. Le creux de leur production a notamment été atteint le 22 juillet à midi, moment où les éoliennes ne développaient que 23 MW de puissance sur l'ensemble du territoire. Rappelons que le parc français atteint les 8.143 MW installés, dont 630 MW nouvellement raccordés. "Cela représente une baisse des nouveaux raccordements de 23 % par rapport à l'année 2012 (821 MW de nouvelles capacités avaient alors été raccordées), et une baisse de 32 % par rapport à 2011 (928 MW raccordés)", précise le SER. Ces nouvelles capacités ont été installées principalement en Champagne-Ardenne (+147 MW pour atteindre 1.283 MW) et en Picardie (+141 MW, 1.146 MW), les deux régions en pointe de l'énergie éolienne. "La région Aquitaine ne dispose toujours pas de parcs éoliens, et la Corse n'a pas accueilli de nouvelles installations depuis 2003", déplore le syndicat. On remarque de fortes disparités entre les territoires, sept régions françaises dépassant les 700 MW installés, et sept autres n'atteignant pas les 50 MW. Le taux de couverture est donc variable, la Champagne-Ardenne atteignant les 22,3 %, devant la Picardie (14,2 %) et le Centre (7,6 %).

 

… le photovoltaïque couvre 1 %
De son côté, l'énergie solaire photovoltaïque a fourni 4,6 TWh de courant (+16,2 %) avec un pic atteint au mois d'août (658 GWh). Le record quotidien a précisément été obtenu le 11 août à 14h (midi à l'heure solaire) : les panneaux photovoltaïques ont alors couvert 7,3 % de la consommation française (2.819 MW de puissance). Le facteur de charge s'est établi à 13 %, tandis que le taux moyen de couverture a été de 1 % sur l'année. Le parc raccordé est désormais de 4.330 MW (+752 MW). Là encore, les nouvelles puissances sont en baisse par rapport à l'année 2012 (-25 %). Géographiquement, le solaire photovoltaïque est présent dans la moitié sud du pays, fournissant 5,1 % de l'électricité en Corse, 2,9 % en Provence-Alpes-Côte d'Azur et 2,6 % en Languedoc-Roussillon et Midi-Pyrénées.

 

Un impact finalement faible
Le SER rappelle que, si les énergies renouvelables sont souvent accusées de constituer des surcapacités dommageables pour le marché électrique, leur impact est cependant minimal. "Il convient de rappeler que les nouvelles capacités de production d'électricité (…) sont programmées par arrêté ministériel", précise le syndicat. Or, les capacités prévues par le dernier arrêté de programmation pluriannuelle n'ont pas toutes été installées : le déficit est de -3.000 MW dans l'éolien terrestre, -1.000 MW dans l'éolien offshore (aucun parc n'est encore en service). Des objectifs compensés par la biomasse électrique (+360 MW sur la programmation) et sur le solaire (+2.400 MW). "En prenant en compte les facteurs de charge (celui du photovoltaïque étant plus faible que celui des autres EnR, NdlR), ce sont en production un déficit de 10 TWh par rapport à ce que prévoyait la PPI de décembre 2009", s'inquiète le SER, qui note également la compétitivité retrouvée du charbon, "une mauvaise nouvelle pour le climat, les émissions de gaz à effet de serre et les EnR".

 

Découvrez les productions et les facteurs de charge des installations en images dans les pages suivantes.

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Production éolienne par région

Production éolienne 2013
Production éolienne 2013 © RTE/SER/ERDF/ADEeF
La production éolienne région par région. La Champagne-Ardenne et la Picardie sont en tête, devant le Centre, la Bretagne et le Languedoc-Roussillon. En queue de peloton, on retrouve l'Île-de-France (un seul parc), la Corse (deux parcs) et l'Aquitaine (aucun parc).

Facteur de charge éolien

Facteur de charge éolien
Facteur de charge éolien © RTE/SER/ERDF/ADEeF
Les turbines installées en Languedoc-Roussillon ont tourné en moyenne à 31 % de leur capacité maximale, bien plus que celles implantées en Lorraine, Bourgogne ou en Corse (13 %). La moyenne nationale est de 23 %.

Production photovoltaïque par région

Production PV par région 2013
Production PV par région 2013 © RTE/SER/ERDF/ADEeF
La région PACA sera-t-elle la première à atteindre le térawattheure d'électricité produite grâce au soleil ? Elle domine largement le classement des régions françaises, devant l'Aquitaine, Midi-Pyrénées et le Languedoc-Roussillon. A l'autre extrémité du classement, Picardie et Franche-Comté ont bénéficié de peu de courant d'origine photovoltaïque.

Facteur de charge PV

Facteur de charge PV 2013
Facteur de charge PV 2013 © RTE/SER/ERDF/ADEeF
Les régions les plus ensoleillées (PACA, Corse, Languedoc-Roussillon ou Aquitaine) offrent un meilleur rendement pour les installations photovoltaïques que celles situées dans le nord du pays. L'Île-de-France détient le triste record du plus faible facteur de charge photovoltaïque moyen avec 10 %.