Fermé depuis 2005, le plus grand magasin de la capitale pourrait ne pas rouvrir "avant 2016" pour pouvoir entamer sa lourde restauration, a déclaré un responsable du groupe LVMH propriétaire des lieux, en raison du bras de fer juridique qui continue de retarder le lancement du chantier. Précisions et réactions.

La Samaritaine, fermée depuis 2005, pourrait ne pas rouvrir "avant 2016", a déclaré un responsable du groupe LVMH propriétaire des lieux, en raison du bras de fer juridique qui continue de retarder le lancement du chantier.

 

"Les deux permis de construire que nous avons obtenus en décembre dernier (Ndlr : 17 décembre 2012) de la mairie de Paris pour le projet ont été attaqués. Il y a des recours et on ne sait pas combien de temps cela prendra", a déclaré Olivier Lefebvre, directeur des opérations hôtelières de LVMH. "Officiellement, l'ouverture est prévue pour 2015, mais en fait aujourd'hui c'est plutôt 2016-2017", a-t-il souligné lors d'un colloque sur l'hôtellerie organisé par la société d'études et de conseil MKG.

 

Un recours suspensif qui s'ajoute à un recours grâcieux
"En effet, deux associations de sauvegarde du patrimoine, la Société pour la protection des paysages et de l'esthétique de la France (SPPEF) et SOS Paris, épaulées par deux particuliers parisiens, ont déposé ce mois-ci au tribunal administratif de Paris un recours contre les deux permis de construire délivrés par la Ville de Paris pour la Samaritaine", nous précise une source proche du dossier de la Samaritaine.

 

Suspensif, il tente de mettre un terme à l'un des chantiers les plus prestigieux de Paris, celui de la réhabilitation des anciens grands magasins conçus par Henri Sauvage. Ce recours s'ajoute à un autre, gracieux, déposé par l'association Accomplir, qui avait déjà ferraillé contre la Ville sur la rénovation du quartier des Halles.
Globalement, les associations mettent en avant "la non-conformité avec les règles d'urbanisme des deux permis de construire", pourtant validés par la mairie de Paris, le 17 décembre dernier. Les dossiers pour l'ancienne Samaritaine et le bâtiment adjacent, bordé par les rues Baillet, de la Monnaie, de l'Arbre-Sec et de Rivoli, seraient d'après elles formellement incomplets. Il manquerait une autorisation importante. Mais, sur le fond, les associations veulent surtout soulever la question de l'intégrité de l'urbanisme parisien.

 

"Encore trop tôt pour annoncer une date de livraison"
"En principe, les travaux - d'un montant de 460 millions d'euros - devaient démarrer début 2013 et s'étaler sur vingt-sept mois, nous explique un responsable de la Samaritaine. En attendant un retour du tribunal administratif, nous espérons encore démarrer les travaux d'ici à l'été prochain. Pour l'instant, nous sommes dans cette dynamique et nos avocats se chargent d'examiner l'ensemble des recours et des possibilités. C'est pourquoi il est encore trop tôt pour annoncer une date de livraison."

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