Malgré les quelque 700.000 pétitions récoltées, le mouvement lancé par l'Union professionnelle artisanale ne semble pas avoir eu l'impact escompté. Pour preuve, après la rencontre des représentants de l'organisation, ce jeudi matin, avec le directeur de cabinet de Jean-Marc Ayrault, les discussions sont toujours au point mort. Détails.

Ils étaient près d'une centaine, ce matin, sur l'esplanade des Invalides à Paris, écharpe blanche autour du cou en signe de ralliement. Les artisans "sacrifiés" - ou du moins les représentants des UPA territoriales et les membres du Conseil national de l'UPA - avaient apporté leurs 700.000 pétitions signées, et concrétisées par sept palettes contenant 100.000 feuilles chacune, afin de les remettre symboliquement au Premier ministre.

 

Car à défaut d'avoir décroché une entrevue avec le Président de la République, comme ils l'auraient souhaité, c'est à Matignon qu'ils se sont rendus. Ils, ce sont le président de l'UPA, Jean-Pierre Crouzet, et ses trois vice-présidents, dont Patrick Liébus au titre du Bâtiment. Cette délégation a donc été reçue à Matignon, non pas par Jean-Marc Ayrault, mais par son directeur de cabinet. Première déception.

 

Mépris et mécontentement
Et pas la dernière, à en croire le Président de la Capeb, au sortir de la réunion, qui aura duré plus d'une heure. "Le Premier ministre aurait pu au moins nous recevoir, cela montre bien une forme de mépris. Le mépris c'est insupportable et intolérable pour nos entreprises ! Je repars donc avec un mécontentement total, j'avais l'impression qu'on essayait de nous expliquer ce qu'on nous a dit depuis des mois. Ils ont compris que le mécontentement allait amener à la colère, mais une grande colère. On a prévenu qu'il y avait la trêve des confiseurs, mais après, ils prendront leurs responsabilité si rien n'est fait !", s'est-il indigné. Au final, "Rien, que des promesses, du vent, du courant d'air !", a-t-il lâché, dépité. Avant de nous redire les points que la délégation avait abordés au cours de l'entretien :

 

-Un CICE ouvert à tous, "y compris aux entreprises artisanales". Et Patrick Liébus de rappeler qu'il y a 202.000 entreprises qui ne sont pas concernées actuellement par ce dispositif ;
-Une future loi sur l'Artisanat - attendue au plus vite - qui devra "intégrer tout ce qui concerne le régime des AE" ;
-Une future loi sur le travail illégal qui "doit être à la hauteur des propositions faites".

 

Manif UPA
Manif UPA © CL-Batiactu
2014 : année belliqueuse ?
Peu avant le départ de la délégation pour Matignon, le président de l'UPA, Jean-Pierre Crouzet, nous confiait : "Nous revendiquons une justice fiscale, mais le gouvernement reste sourd à nos appels, c'est une forme de violence passive que nous subissons (…) Nous continuons de prôner l'intelligence contre la violence, mais les braises seront bien vives pendant la trêve, afin de repartir encore plus forts en janvier. Nous allons saisir les élus locaux et les Parlementaires afin qu'ils prennent aussi leurs responsabilités". A bon entendeur…

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