A l'occasion du troisième Sommet de la Construction, la Fédération française du bâtiment a souhaité mettre l'accent sur le non-résidentiel comme vecteur de croissance pour l'avenir. Différentes problématiques ont été soulevées, tandis que le Premier ministre, arrivé pour clôturer les débats, a tenu à montrer son soutien aux professionnels du secteur.

Aller plus loin que la simple relance du logement : c'est la volonté de la Fédération française du bâtiment qui a décidé de porter un coup de projecteur au secteur du bâtiment non-résidentiel, à l'occasion de son 3e Sommet de la Construction, qui s'est tenu ce jeudi 20 novembre 2014 au Palais des Congrès de Paris.

 

Pourquoi le non-résidentiel ? Pour trois raisons, avance Bruno Lucas, président de la commission économique de la FFB, en ouverture des débats : parce que la natalité française est dynamique, et que le besoin d'hôpitaux, d'écoles et autres infrastructures liées est une réalité ; parce que la population est vieillissante, c'est un fait, et que la demande d'EHPAD est grandissante ; parce que la France est une destination touristique qui ne se dément pas et que le besoin en hôtellerie est une nécessité.

Création d'un comité d'impact pour gérer les normes

Dès lors, comment développer ces structures ? C'était l'objet des quatre mini-tables rondes qui ont suivi. Parmi elles, la première posait la question de comment construire moins cher, avec en ligne de mire, la simplification et le flux des normes. Alors que 700 dérogations ont été énumérées récemment, la FFB pointe du doigt trois gros nœuds qui ralentissent le choc de simplification voulu par François Hollande : le compte pénibilité, la loi Alur et la loi Hamon. A cela, Laurent Grandguillaume, député de la Côte d'Or, a répondu qu'un comité d'impact, autorité indépendante composée de neuf experts et dirigeants d'entreprise, se mettrait en place dès 2015. Son objectif : rendre des études d'impact des nouvelles lois sur les entreprises et gérer le flux des normes. Le député a même évoqué l'idée d'un moratoire pour justement laisser aux pouvoirs publics le temps de mettre en place ces normes… Ensuite, a été débattu la valeur verte des bâtiments. Est-elle un vecteur de croissance et comment s'enclenche-t-elle dans la transition énergétique ? La réponse des spécialistes de Carbone 4 et de ma Fondation Palladio : la rénovation du parc tertiaire est un enjeu majeur, que les collectivités publiques doivent prendre en compte.

Un Premier ministre à l'écoute

Valls chanut pinel
Manuel Valls et Sylvia Pinel, accueillis par Jacques Chanut à leur arrivée au Sommet de la Construction, ce 20 novembre 2014. © CL-Batiactu
A l'issue de ce Sommet, Manuel Valls est intervenu, aux côtés de sa ministre du Logement, Sylvia Pinel, pour redire son soutien et son engagement aux côtés des entrepreneurs du bâtiment, alors que la filière connaît une crise sans précédent, avec moins de 300.000 mises en chantier pour fin 2014. "Votre présence (…) est un honneur et une marque de reconnaissance pour notre profession tout entière", a déclaré Jacques Chanut, président de la FFB. Et de nous confier, en marge du Sommet : "Le Premier ministre a conscience de nos difficultés. Mais nous lui avons rappelé les trois piliers de la construction : il y a certes le logement, mais aussi le bâtiment tertiaire et la commande publique". Une des raisons pour laquelle Manuel Valls a annoncé une dérogation de trois ans supplémentaires pour le logement collectif pour se mettre en conformité avec les exigences de la RT 2012. "C'était une demande forte de notre organisation et nous sommes pleinement satisfaits", souligne Jacques Chanut.

Pénibilité, rien n'est fait…

Mais une autre demande n'a pas reçu autant d'égard, en tout cas ce jour… Jacques Chanut a en effet largement insisté, dans son discours de clôture, sur le principal point noir de la profession : le compte pénibilité, rappelant la complexité à le mettre en œuvre. Interpellant Manuel Valls, il a déclaré : "Il ne s'agit pas ici de posture ou d'agitation, mais bien de la réalité du terrain. (..) Nous devons trouver une solution. Je vous sais très sensible à cette dimension du dossier, c'est pourquoi mon interpellation s'avère aussi franche et directe".

 

Et de nous confier : "Le Premier ministre a redit qu'une période de concertation est rouverte, avec M. de Virville et des parlementaires. Nous espérons que des chefs d'entreprises qui connaissent notre secteur en feront partie. Toutefois, s'il est conscient du problème, faire machine arrière ne semble pas envisageable à l'heure actuelle".

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