La semaine de prévention des troubles musculo-squelettiques (TMS) qui se tient jusqu'à lundi prochain est l'occasion de rappeler qu'ils constituent la première cause de maladies professionnelles dans le BTP, et qu'ils ont un coût pour les entreprises notamment en matière d'absentéisme ou de renouvellement des effectifs.

Afin de lutter contre les troubles musculo-squelettiques (voir encadré), plusieurs agences régionales de santé ont démarré, ce mercredi 26 mars, une semaine de prévention qui se terminera le 31 du mois. L'occasion de remettre sur le devant de la scène ces pathologies pour inciter les entreprises à mieux les combattre.

 

Le bâtiment, secteur le plus exposé
En France, les TMS représentent un enjeu majeur en termes de santé du travail : selon l'Assurance Maladie, ils auraient entraîné la perte de 8,5 millions de journées de travail en 2012, tous secteurs confondus. Le secteur du bâtiment est le premier concerné : neuf maladies professionnelles sur dix seraient liées aux TMS. Car les conditions de travail difficiles sont couplées à des activités qui sollicitent tous les membres du corps. Et les salariés du BTP, habitués à la dureté de leur tâche, se plaignent peu et négligent généralement les signes avant-coureurs, retardant alors le diagnostic de la pathologie.

 

L'OPPBTP estime entre 100 et 500 euros le coût annuel directement imputable par salarié de ces TMS. Car il faut prendre en compte le montant direct de la réparation, plus l'impact sur le taux de cotisation de l'entreprise ainsi que l'impact sur l'absentéisme et le turnover. Les arrêts de travail découlant seraient particulièrement longs : 300 jours en moyenne pour une pathologie de l'épaule, 319 jours pour une affection chronique du rachis lombaire due à des vibrations et 330 jours pour la même pathologie mais liée à la manipulation de charges lourdes. Les TMS seraient donc très pénalisants pour les performances d'une entreprise en diminuant sa productivité et sa qualité. Au stade le plus avancé, les troubles génèrent même des conséquences graves pour le maintien dans l'emploi du salarié en entraînant des incapacités temporaires ou permanentes, voire un handicap.

 

Les TMS à la loupe :
Il s'agit de troubles de l'appareil locomoteur, membres inférieurs et/ou supérieurs et du rachis, qui induisent des gênes fonctionnelles et des douleurs. L'activité professionnelle impliquant des gestes répétitifs ou rapides, la manipulation de charges lourdes ou le maintien d'une position pénible de façon prolongée, est un facteur d'apparition ou d'aggravation de ces troubles qui affectent muscles, nerfs et tendons.
Les lombalgies sont des affections courantes, se manifestant par des douleurs dans le bas du dos. Les TMS des membres supérieurs affectent, pour leur part, le cou, l'épaule, le coude, le poignet et la main. Enfin, ceux des membres inférieurs, plus rares, concernent principalement le genou. La prise en charge des TMS comporte deux aspects : un traitement pour gérer la douleur et une adaptation du travail afin de permettre au salarié de reprendre une activité dans de meilleures conditions. Elle nécessite de les détecter le plus précocement possible avec l'aide de la médecine du travail.

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