Suite à la fermeture d'une raffinerie en Alsace, le groupe Soprema a été obligé de modifier sa source d'approvisionnement en bitume. Problème : les raffineries alternatives se trouvent à plus de 300 km de distance par la route, augmentant le coût d'acheminement et l'impact carbone de la production. La société, implantée sur les rives du Rhin, a donc opté pour une solution écoresponsable de transport par voie fluviale.

Depuis 40 ans, la matière première du site Soprema de Strasbourg provenait de la raffinerie de Reichstett, distante de 22 km. Mais l'annonce de la fermeture de cette dernière, à la mi-2011, a remis en cause la totalité de l'approvisionnement et la logistique de l'usine de membranes bitumineuses. Car les sources alternatives de bitume se situent beaucoup plus loin : 90 km pour Karlsruhe, plus de 350 km pour Godorf et au-delà de 400 km pour des raffineries en France. Des solutions inenvisageables en termes de coût d'acheminement et de bilan carbone. Soprema a donc aménagé son unité de production, située en bordure du Rhin, afin d'accueillir des livraisons de bitume par barge spéciale. Une démarche qui a permis de maintenir l'activité sur place (100 emplois directs et 200 indirects) et, dans le même temps, de réduire de plus de 1.200 le nombre de camions sur les routes de la périphérie de la capitale alsacienne.

 

Projet "Calypso"
Selon les résultats de l'étude "Efficacité énergétique et environnementale des modes de transports" de l'Ademe, le transport fluvial, par rapport au routier sur un même parcours, permettrait de diviser les consommations d'énergie et les émissions de gaz à effet de serre par 1,8. Le projet, baptisé "Calypso", a nécessité plus de 12 mois d'efforts de la part de l'industriel, épaulé par le Port autonome de Strasbourg (maître d'ouvrage) et Voies Navigables de France (expertise pour les questions réglementaires des voies d'eau, contraintes et flux logistiques, systèmes d'accostage, etc.) et soutenu financièrement par le Conseil régional d'Alsace, le Conseil général du Bas-Rhin et par la communauté urbaine de Strasbourg. Le chantier de modification des installations a nécessité la construction d'un réseau de tuyauterie neuf, l'aménagement d'un nouveau quai dédié au déchargement fluvial et la création d'une cuve de stockage de bitume de 2.000 m3 au cœur du site. Une initiative qui permet donc de concilier transport, efficacité et respect de l'environnement.

 

Le projet Calypso en quelques chiffres :
24.000 tonnes de bitume transportées annuellement
1.200 camions citernes de moins sur les routes
-47 % sur la consommation de carburant (120.000 litres contre environ 240.000 avec des camions)
-46 % sur l'impact carbone du site (350 tonnes d'équivalent CO2 contre environ 630 avec des camions)

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