Malgré un chiffre d'affaires dégradé l'an dernier par les taux de change, le cimentier français Lafarge vient de se déclarer confiant et déterminé pour 2014. Le groupe mise sur une hausse de 2 à 5 % de la demande de béton, grâce au renforcement de sa présence sur les marchés émergents, la réduction de sa dette et la reprise progressive des économies développées. Explications.

Le groupe cimentier Lafarge, dont les résultats ont été encore affectés au quatrième trimestre 2013 par des effets de change défavorables, a confirmé mercredi 19 février ses objectifs d'économies et de réduction de dette, après avoir dévoilé les résultats 2013 et les perspectives 2014. Le groupe français mise ainsi sur une poursuite de la croissance dans les pays émergents et de la reprise aux Etats-Unis et en Europe.

 

Un chiffre d'affaires en recul en 2013
Pour l'année 2013, le chiffre d'affaires a reculé de 4 % à 15,2 milliards d'euros, pénalisé par un euro fort par rapport au dollar et par la dépréciation des monnaies des pays émergents. L'impact des taux de change a ainsi représenté 6 % des ventes annuelles.
Au quatrième trimestre, l'amélioration des volumes s'est poursuivie confirmant les tendances observées au troisième trimestre, soutenue par la poursuite de la reprise du marché résidentiel aux Etats-Unis, la croissance au Moyen-Orient/Afrique et en Asie, et une stabilisation des volumes en Europe pour le deuxième trimestre consécutif.

 

Le chiffre d'affaires consolidé est en baisse de 2 % au quatrième trimestre, toujours affecté par des variations de change défavorables (-7,5 %, soit -259 millions d'euros), notamment au Brésil, en Inde, en Afrique du Sud et au Canada. "À périmètre et taux de change constants, le chiffre d'affaires est en progression de 5 %, soutenu par la hausse des volumes et les augmentations de prix mises en oeuvre dans l'ensemble de nos lignes produit en réponse à l'inflation des coûts", a commenté Bruno Lafont, président-directeur général du groupe.

 

En volume, le ciment (Ndlr : 136,8 millions de tonnes) et le béton prêt à l'emploi (Ndlr : 30,7 millions de m3) enregistrent une baisse de -3 % sur douze mois, comparé à l'exercice 2012. Seule l'activité granulat affiche une légère hausse en volume (+2%) avec 192,8 millions de tonnes. En termes de prix, le ciment est resté stable entre le troisième et le quatrième trimestre 2013, et s'affiche en hausse de 2 % sur l'année.

 

"Détermination et confiance pour 2014"
Toutefois, Lafarge aborde 2014 avec "détermination et confiance". "Nos marchés devraient bénéficier d'une croissance globale comprise entre 2 et 5 %", a indiqué Bruno Lafont, président-directeur général du groupe dans un communiqué.

 

Des perspectives qui l'ont conduit à confirmer les objectifs 2014 du groupe: réduire son endettement à 9 milliards d'euros, avec un an d'avance sur le programme prévu, et générer donc 600 millions d'euros d'Excédent brut d'exploitation (Ebitda) additionnels.

 

Et de détailler : "Au-delà, sur 2015 et 2016, ces mesures devraient générer un Ebitda additionnel de 1,1 milliard d'euros, dont 600 millions d'euros de réduction des coûts et 500 millions d'euros grâce à l'innovation. Cela représente un objectif d'au moins 550 millions d'euros par an."

 

L'inflation des coûts devrait se maintenir à un rythme similaire à celui de 2013, ce qui devrait se traduire par des prix globalement en hausse, a-t-il ajouté. Le Groupe a également pour objectif de ramener l'endettement net à moins de 9 milliards d'euros en 2014.

"Entre la montée en puissance de l'innovation, la baisse des coûts, la réduction de la dette et un environnement économique qui devrait être plus favorable, nous avons beaucoup d'indicateurs au vert",
s'est-il également félicité.

 

Quels sont les investissements en 2014 ?
Le montant total des investissements s'est élevé à 306 millions d'euros pour le quatrième trimestre, a également indiqué le groupe dans un communiqué. "Les investissements de maintien se sont élevés à 172 millions d'euros alors que ceux de développement se sont élevés à 134 millions d'euros. Ce montant inclut les investissements réalisés dans nos usines d'Exshaw (Canada Ouest), de Ravena (New York, Etats-Unis), et dans nos projets de nouvelles cimenteries à Kaluga (Russie) et au Rajasthan (Inde)."

 

En revanche, pour 2014, le groupe prévoit des investissements "organiques ciblés" et envisage notamment d'augmenter sur quatre ans sa capacité de production en Afrique subsaharienne de dix millions de tonnes, contre 20 millions d'euros actuellement, notamment au Nigeria, en Tanzanie et en Zambie. Le montant des investissements prévus s'élève à 1,1 milliard d'euros.

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