Porté par ses activités américaines, le groupe a annoncé avoir réalisé d'excellents résultats en 2004. Se voulant prudent en 2005, l'industriel compte toutefois poursuivre une politique d'acquisitions d'entités de petite et moyenne taille.

Le groupe français de matériaux de construction Lafarge a dégagé en 2004 un bénéfice net en hausse de 19,2% à 868 millions d'euros, aidé par de bonnes performances en Amérique du Nord tandis que 2005 s'annonce plus difficile.
Le bénéfice d'exploitation a progressé de 9,8% à 2,124 milliards d'euros, a annoncé le groupe dans un communiqué. A périmètre et taux de change constants, la progression est de 12,8% alors que son objectif était de dépasser 10% hors effet de changes. Pour 2005, la progression devrait nettement ralentir pour se situer entre 6 à 8% (à périmètre et taux de changes constants).

En 2004, les mouvements de changes ont eu un impact négatif de 57 millions d'euros sur le résultat d'exploitation.
"Nous démarrons l'année 2005 dans de bonnes conditions pour tirer partie d'un environnement de marché dans l'ensemble favorable, et de notre capacité à relever les prix", a indiqué Bernard Kasriel, directeur général du groupe, cité dans le communiqué.
Mais, l'Allemagne, la Corée et le Brésil seront "trois marchés difficiles" en 2005 tandis que le niveau élevé des coûts de l'énergie et du fret sera un "deuxième challenge", a ajouté M. Kasriel lors d'une conférence téléphonique.

Sur l'année, les investissements du groupe ont atteint 1,5 milliard d'euros, dont 420 millions d'euros "d'acquisitions à fort potentiel", a précisé le groupe. Les cessions ont représenté 574 millions d'euros, notamment la vente de la participation dans l'espagnol Molins.

Pour 2005, le groupe continuera sa politique d'acquisition de petites et moyennes taille "en fonction des opportunités" et dispose d'un réservoir de 2 milliards d'euros pour faire ces investissements, a précisé M. Kasriel.

La branche ciment a enregistré un bénéfice d'exploitation en hausse de 6,9% à 1,567 milliard d'euros, "porté par des tendances de prix favorables dans un contexte de fortes hausses de coûts d'énergie et de fret" ainsi qu'une forte croissance en Amérique du Nord.
La branche granulats et béton a dégagé un bénéfice d'exploitation en hausse de 19,1% à 337 millions d'euros, contre 283 millions d'euros en 2003, avec de "fortes croissance des volumes en Amérique du Nord, en France et dans les marchés en croissance".
La branche toiture a vu son bénéfice d'exploitation progresser de 5,6% à 150 millions d'euros, contre 142 millions d'euros en 2003.
La branche plâtre a vu son bénéfice d'exploitation fortement progresser de 50% à 129 millions d'euros, contre 84 millions d'euros en 2003. "Notre stratégie américaine paie" dans ce secteur, "car les volumes se sont améliorés et nos deux très grosses usines font maintenant de très bonnes performances", a commenté M. Kasriel.

Lors de l'assemblée générale, sera également proposé le renouvellement des mandats de Bertrand Collomb, de Michel Bon et d'Alain Joly, ainsi que la nomination de quatre nouveaux administrateurs, dont trois indépendants.
Jean-Pierre Boisivon, Philippe Charrier, Oscar Fanjul et Bruno Lafont (directeur général délégué du groupe) seront proposés en remplacement de Bernard Isautier, Jean Keller, Patrice Le Hodey et Robert Murdoch.

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