Le groupe Lafarge a souffert en Europe au cours du 2e trimestre 2012. Il maintient toutefois ses prévisions de croissance sur l'année en s'appuyant sur les marchés émergents. L'entreprise est engagée dans un vaste plan de réduction des coûts et de désendettement.

C'est grâce à son activité dans les marchés émergents, comme l'Inde, les pays du Moyen-Orient ou d'Afrique, que Lafarge maintient ses prévisions de croissance en 2012. Bruno Laffont, p-dg du groupe de matériaux de construction, indique, dans un communiqué, qu'il anticipait « une croissance de 1 à 4 % » de ses marchés. Car en Europe, les chiffres sont moins bons. Lafarge a notamment enregistré une chute de 80 % de son bénéfice net au 2e trimestre (57 M€) à cause de la dépréciation de 200 M€ d'actifs en Grèce. Toutefois, hormis cet accident, il serait resté stable. En effet, le chiffre d'affaires a même été meilleur que prévu, en hausse de 5 % à 4,26 Mrds €. L'Ebitda (bénéfices avant déduction des charges) est également en hausse de 8 %, à 1,01 Mrd €, tout comme le résultat d'exploitation courant à 755 M€ (+11 %). « Nous avons une croissance sur tous les continents, sauf en Europe du centre et de l'Est », rassure Bruno Laffont.

 

Lafarge est engagé dans un vaste plan de réduction des coûts - afin d'être plus performant - qui s'échelonnera entre 2012 et 2015 et devra permettre de réaliser une économie de 1,3 Mrd € sur quatre ans. Selon le p-dg, le plan aurait déjà commencé à porter ses fruits en permettant une réduction de 170 M€ sur le premier semestre (100 M€ sur le trimestre), le groupe espérant atteindre les 400 M€ d'économies en 2012. Le plan consiste en une organisation optimisée et une nouvelle structure managériale se traduisant par la suppression de 460 postes dans le monde, dont une centaine en France.

 

Plan d'économies et de désendettement
Le groupe de matériaux a également annoncé souhaiter réduire sa lourde dette, afin de repasser sous les 10 Mrds € le plus tôt possible, en 2013. A la fin juin 2012, le montant de cette dette atteignait les 12,5 Mrds €, contre 12,4 Mrds € trois mois plus tôt mais 14,7 Mrds € en juin 2011. Lafarge devrait procéder à des cessions : « Nous confirmons notre objectif de désinvestissements d'au moins 1 Mrd € cette année », déclare le p-dg, qui conclut : « La conjoncture économique est toujours tendue dans de nombreuses régions du monde. Nous restons prudents sur les perspectives ».

 

Acteur mondial dans les secteurs du ciment, des granulats et du béton, Lafarge est implanté dans 78 pays et emploie 76.000 collaborateurs sur 1.900 sites de production (125 cimenteries, 43 stations de broyage, 579 carrières, 1.140 centrales à béton). La stratégie de développement du groupe est centrée sur les marchés émergents Chine, Inde, Amérique latine, Europe centrale et de l'Est, Moyen-Orient et Afrique, qui génèrent la moitié du chiffre d'affaires global. Ce dernier s'est monté à 15,284 Mrds € en 2011, pour un bénéfice net de 593 M€.

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