La Fédération nationale des travaux publics (FNTP) vient de tabler sur un recul de 4% de l'activité des entreprises de travaux publics cette année, après -3% en 2013 et une perte de 12.000 emplois dans les trois ans à venir. La profession des TP compte notamment sur le Gouvernement pour "sauver" l'écotaxe censée financer les grands chantiers et les investissements des collectivités revus à la baisse.

"Manifestement, le retournement de l'activité des travaux publics n'est pas là", a commenté d'emblée Bruno Cavagné, le président de la FNTP, en dévoilant, mardi 13 mai, les perspectives de sa profession en 2014. La fédération table pour l'heure sur un recul de 4% de l'activité des entreprises de travaux publics cette année (après -3% en 2013) et une perte de 12.000 emplois.

 

 

"Après le léger rebond au 4ème trimestre 2013, qui s'explique notamment par l'échéance des municipales, l'activité est à nouveau au ralenti en ce début d'année, indique Bruno Cavagné. Les prises de commandes ont baissé de près de 9 % l'année dernière et les marchés conclus sont en diminution de -8,7 % en rythme annuel et ce recul devrait se poursuivre dans les prochains mois alors que se mettent en place les nouvelles équipes municipales."

 

"On est en train de fermer les robinets de la dépense publique."
Dans un secteur dépendant 70 % de la commande publique, Bruno Cavagné rappelle l'urgence de la situation "catastrophique": "On est en train de fermer les robinets de la dépense publique suite aux dernières annonces du Premier ministre."

 

Enquête FNTP et INSEE
Enquête FNTP et INSEE © INSEE/ FNTP
Vers un scénario noir ?
Dans l'une des hypothèses envisagées à travers une étude de La Banque Postale qui tente de prévoir l'évolution de l'investissement local sur la période 2015-2017, le chiffre d'affaires des travaux publics reculerait de 3,8 milliards d'euros, provoquant la destruction de 37.000 emplois, en cas de baisse de 21% des dépenses d'investissement des collectivités locales en 2017 par rapport à 2014. Et en cas de "scénario noir" -des dépenses en baisse de 34%-, ce sont 58.600 emplois qui disparaîtraient, et les dépenses d'investissement des collectivités locales plongeraient de -34 %.

 

"Et si les collectivités font le choix de réduire les investissements, nos 8.000 entreprises (Ndlr : dont 90 % ont moins de 50 salariés) devront s'y adapter mais cela n'ira pas sans conséquences sociales", avertit le président de la FNTP.

 

 

Par ailleurs, la réforme territoriale engagée par le chef de l'Etat ne sera pas non plus neutre sur le secteur de l'activité des travaux publics estime-t-il également. "Supprimer un échelon de collectivité est une bonne chose notamment dans les grandes métropoles, ajoute-t-il. A contrario, il ne faudrait pas toucher aux départements ruraux."

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