ARTIFICIALISATION. Le futur village des médias des Jeux olympiques doit être construit sur une partie d'un parc départemental de Seine-Saint-Denis, avant de devenir un écoquartier. Les opposants à l'"artificialisation définitive" du périmètre défendent l'installation d'un village provisoire.

Des opposants à la cession d'une partie du parc départemental Georges-Valbon, en Seine-Saint-Denis, qui doit accueillir le village des médias pour les Jeux olympiques de 2024 puis être transformé en écoquartier, ont déposé un recours en justice. "Ces parcelles, affectées depuis des dizaines d'années aux loisirs et sports, fêtes, ces espaces verts et boisés avec leur biodiversité, leur faune et flore seront détruits et cédés par lots à des bétonneurs et promoteurs", ont dénoncé les requérants dans un communiqué.

 

La section départementale du Mouvement national de lutte pour l'environnement (MNLE 93), le Collectif pour le Triangle de Gonesse et une dizaine d'usagers du parc ont annoncé avoir déposé le 28 décembre un recours en référé contre la décision du Conseil départemental de la Seine-Saint-Denis. La vente d'une partie de l'Aire des Vents, située sur la commune de Dugny, a été votée le 10 décembre, au profit de la Société de livraison des ouvrages olympiques (Solideo) pour 6,9 millions d'euros.

 

"Artificialisation définitive" d'une partie déjà bétonnée

 

La zone, en partie bétonnée et qui accueille traditionnellement la Fête de l'Huma, doit se transformer en vue des Jeux olympiques. Le projet prévoit d'y construire le village des médias, qui sera ensuite transformé en écoquartier de 1.300 logements et commerces. Les opposants dénoncent une "artificialisation définitive" et "l'amputation" du parc, poumon vert de cet département très densément peuplé.

 

"On peut faire autrement. On n'est pas du tout opposés à ce qu'un cluster des médias en provisoire soit construit comme au moment de la COP21", a estimé Jean-Marie Baty, président du MNLE 93. Le référé-suspension devra être étudié par la cour administrative d'appel de Paris, compétente pour les contentieux liés aux JO-2024.

 

L'impact environnemental "très discutable" d'un village provisoire

 

"Toutes les procédures ont été faites dans les règles et dans la transparence", a réagi auprès de l'AFP le Conseil départemental. Un argumentaire repris par la Solideo. "Si on avait fait du provisoire, l'impact environnemental aurait été très discutable et personne n'aurait compris qu'on ne profite pas des Jeux pour laisser un héritage et avoir davantage de logements", a-t-il ajouté, rappelant que "100.000 demandeurs de logements sociaux en Seine-Saint-Denis" patientent faute d'offre suffisante.

 

En parallèle, 13 hectares de terrain adjacents, inaccessibles car pollués par des hydrocarbures, sont en cours de dépollution et seront intégrés au parc. Au total, "on va agrandir le parc", a souligné le Département, qui indique que l'association à l'initiative de la requête sera reçue dans les semaines à venir.

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