ENTRETIEN. Une nocturne le jeudi, un fil rouge autour de la "performance des entreprises", le lancement d'une marque pour accélérer le développement des startups... A quelques jours de l'ouverture du salon Artibat 2018, Valérie Sfartz, la directrice de l'événement livre à Batiactu tous les secrets de cette 16e édition qui se déroulera à Rennes (Ille-et-Vilaine) du 24 au 26 octobre.

Batiactu : Nous sommes à une semaine environ de l'ouverture du salon Artibat 2018, quelle est l'ambiance ?
Valérie Sfartz : Nous sommes contents de la longévité et des transformations de ce salon, qui a su évoluer pour suivre la filière de la construction. Il s'agira cette année de la 16e édition, et nous fêtons les 30 ans de l'événement. Comme à chaque fois, nous sommes complets en termes d'exposants et, pour la première fois, il y a une liste d'attente pour certains secteurs comme les menuiseries ou l'outillage-quincaillerie avec le retour de certaines marques, preuve du frémissement positif observé en 2017 et 2018. Nous sommes en plein montage cette semaine pour recevoir les 40.000 visiteurs attendus, dont 30.000 sont déjà préinscrits. D'ailleurs, ces préinscriptions sont toujours ouvertes, c'est le moment ou jamais !

 

Batiactu : Justement, avez-vous des objectifs de visitorat ? Qui vient à Artibat ?
Valérie Sfartz : Nous avons principalement des artisans (40 %), des entreprises de plus de 20 salariés (20 %) et des prescripteurs (13 %). Nos visiteurs viennent principalement des Pays de la Loire, puisque l'événement se déroulait à Nantes jusqu'en 2008, et de Bretagne, depuis 2010 et l'arrivée à Rennes. La Basse-Normandie s'y déplace aussi, ainsi que Poitou-Charentes. Nous travaillons également sur le bassin parisien, puisque des décideurs, dirigeants d'entreprises et présidents de grands groupes, s'y déplacent sur recommandation de leurs équipes de terrain. A noter que cette année, pour la première fois, se tiendra une nocturne le jeudi jusqu'à 21 heures, pour des moments de convivialité partagée sur les stands. Le salon est vraiment un moment fort dans le paysage du Grand Ouest.

 

Batiactu : Que trouveront les professionnels cette année sur le salon ?
Valérie Sfartz : L'intégralité du parc expo de Rennes est mobilisée avec 65.000 m². Pour plus de lisibilité nous avons effectué un travail cohérent avec les infrastructures du parc qui propose des halls dédiés. Pour le gros-œuvre ce seront 14.000 m² qui seront proposés, 16.000 m² pour le second-œuvre, 8.600 m² pour le pôle technique - qui regroupe le chauffage, la ventilation et l'eau chaude sanitaire - tandis que le pôle équipement avec l'outillage, la quincaillerie et les machines, s'étendra sur 6.400 m². Enfin, à l'extérieur, se trouvent 20.000 m² d'espaces pour les travaux publics. Côté temps fort, ce sont les exposants qui feront le show. Cette année, une thématique particulière a été choisie et servira de fil rouge : la "Performance de l'entreprise". Soixante-deux nouveautés ont été sélectionnées. Il s'agit de produits très variés, techniques, à destination de poseurs et des prescripteurs.

 

 

Batiactu : Côté innovation justement, il y aura d'autres nouveautés cette année ?
Valérie Sfartz : Un autre événement est le lancement de la marque "Cirq" qui vise à booster les startups du secteur, en partenariat avec le cluster du BTP Novabuild (Pays de la Loire), spécialisé dans la construction durable. Pas moins de 40 dossiers ont été reçus et 15 sélectionnés par un jury qui a choisi d'en distinguer deux. Les quinze exposeront sur Artibat dans ce qui est "un salon dans le salon". La visibilité accélérera les entreprises comme Terra Innova, lauréate du premier prix, qui propose de prendre les terres souillées des chantiers, de les nettoyer puis de les rendre à la filière agricole. Nous avons envie de faire perdurer cette marque Cirq au-delà du salon, afin qu'elle soit visible sur d'autres événements à l'avenir. L'idée est de faire partager la scène entre les startups et les acteurs comme le Cerib, CEA Tech, le CSTB ou des industriels comme Cadiou et Placo, afin de parler d'innovation et de mise sur le marché.

 

Batiactu : Un autre temps fort est également en préparation ?
Valérie Sfartz : Tout à fait, il s'agit d'un espace dédié à "L'Entreprise augmentée", de 400 m², destiné à faire naître ce concept. Nous avons travaillé sur des scénarii d'usage avec une vingtaine de partenaires provenant d'autres filières économiques, par exemple agroalimentaire. L'enjeu, ici, sera de proposer des solutions pour bien manger sur les chantiers. Avec la filière textile, nous parlerons de parka connectée et de chaussures intelligentes… Il sera également question d'outils collaboratifs, de drones, d'intelligence artificielle. Il y aura même un atelier de réveil musculaire, pour parler de bien-être au travail plutôt que de pénibilité. Un spécialiste de la Capeb a suivi ce projet pour que tout soit cohérent.

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