Batiactu : Quid de l'avenir du Grenelle ?
D. R. :
On est actuellement dans une course de fond, mais je pense que cette logique du Grenelle s'imposera de toutes façons. Quant à la pérennité, il faut que le futur gouvernement s'inscrive dans cette politique, c'est juste du bon sens. Parallèlement, les discours que l'on nous tient sont divergents. D'un côté, on nous parle d'éco-conditionnalité, de BBC, etc. De l'autre, on fait n'importe quoi au niveau des accès aux métiers.

 

Batiactu : Vous voulez parler des auto-entrepreneurs ?
D.R. :
En effet. Notre secteur est réglementé tant en termes de sécurité, d'hygiène et autres savoir-faire… A côté de cela, le régime de l'auto-entrepreneur, qui intervient sur nos métiers en toute impunité et que l'on baptise même « artisan », engendre des distorsions sociales et fiscales. Il faut savoir ce que l'on veut ! En réponse à nos revendications, on entend - à gauche - que le dispositif sera revu ; à droite, qu'il serait également revu. Nous verrons dans le temps…

 

Batiactu : A l'occasion du Sommet, vous avez également publié une enquête Ipsos sur « Les Français, le secteur de la construction et le logement ». Les résultats sont plutôt encourageants…
D. R. :
Oui, il en ressort que l'image du bâtiment est bonne (68% des répondants), notamment auprès de 81% de jeunes âgés entre 18 et 24 ans. C'est plutôt une bonne nouvelle de constater aussi que pour 78% des Français le secteur de la construction est un moteur de croissance et d'emploi. On s'en doutait un peu, mais pas à ce point là ! En revanche, il y a un chiffre qui nous étonne, c'est le fort pourcentage de Français (73%) qui estiment que les candidats à l'élection ne parlent pas assez du logement. Une bonne accroche pour alpaguer les candidats que nous convions ce mercredi…

 

Batiactu : Qu'attendez-vous finalement de ce sommet ?
D.R. :
Du buzz ! Non, ce qui me comblerait d'aise, c'est de montrer que nous ne sommes pas des gens doctrinaires, mais des personnes responsables, prêtes à tout entendre. Nous souhaitons également montrer que nous sommes dans cette logique de stabilisation, d'évaluation, de correction et de maintien. Nous sommes, enfin, dans une logique de propositions, pas seulement de préconisations.

 

Batiactu : Nous sommes le 7 mai 2012 et vous êtes face au nouveau Président de la République. Qu'aimeriez-vous qu'il vous dise ?
D. R. :
J'aimerais qu'il me dise qu'il va tout mettre en œuvre pour créer les conditions économiques permettant à nos concitoyens de se loger convenablement, selon leur choix et un coût acceptable, ce qui dans un secteur de main d'œuvre comme le Bâtiment, contribuera à créer durablement de l'emploi. Je souhaiterais également qu'il me dise qu'il va redéfinir les outils de la politique du logement, notamment de l'investissement locatif privé. Enfin, pour répondre aux besoins des entreprises et faire face au remplacement des personnels partant à la retraite, il devra prévoir les moyens de rendre l'outil de formation efficient.

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