On peut imaginer que les éoliennes représentent un danger pour les oiseaux ou pour les chauves-souris. Mais qui penserait que les moustiques seraient un problème pour ces mêmes éoliennes ? C'est pourtant la conclusion de plusieurs études qui se penchent sur le phénomène d'encrassement des pales. La perte de puissance due à ces insectes, loin d'être anecdotique, pourrait atteindre 30 % ou plus.

Les insectes et autres moustiques seraient-ils des ennemis des éoliennes ? C'est une conclusion surprenante qui a émergé des retours d'expérience des exploitants de turbines en fonctionnement depuis plus d'une dizaine d'années. L'accumulation de moustiques et autres mouches le long du bord d'attaque des pales en fibre de verre et en résine, provoquerait d'importantes pertes d'efficacité aérodynamique et donc, de puissance. Selon le Centre Energétique et Procédés de l'Ecole des Mines de Paris, l'encrassement aurait un impact considérable, de l'ordre de 20 %, 30 % voire 40 % dans le pire des cas. Ce qui soulève des questions d'importance dans la maîtrise de ce phénomène.

 

Mais il reste difficile à modéliser. François Cauneau, professeur de mécanique des fluides au CEP Mines Paristech explique au Figaro : « Le dépôt d'insectes peut être massif et se faire en quelques heures par une belle journée, mais disparaître en partie après un grand coup de vent ou de la pluie ». Il apparaît donc nécessaire de développer des outils pour calculer la perte de puissance temporaire et de déterminer des seuils d'intervention : simple nettoyage, changement des revêtements grâce à des peintures spéciales, installation de systèmes de lavage automatique… Les pistes ne manquent pas mais il faudra du temps pour qu'elles soient efficaces et le moins onéreuses possible. Seules les éoliennes terrestres seraient impactées car il n'y a pas d'insectes en mer. Mais sera-t-il nécessaire d'entreprendre des modifications sur toutes les turbines déjà installées, telle est la question à laquelle devront répondre les chercheurs par le biais de modélisations informatiques poussées.

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