CONJONCTURE. En bénéficiant d'un bond de 25% de leurs prises de commandes au cours du premier trimestre 2021, les ingénieurs sont une écrasante majorité à affirmer que la reprise économique a bien eu lieu ou est toujours en cours. Ce qui devrait, à court et moyen terme, s'en ressentir aussi chez les acteurs de la construction et des infrastructures.

"Pour la première fois depuis le début de la crise liée à la Covid-19, la prise de commandes des ingénieurs augmente et le taux nominal d'occupation des équipes repasse la barre des 50%. C'est une excellente nouvelle pour notre profession, bien sûr, mais aussi un signal fort pour l'économie tout entière", estime le président de Syntec-Ingénierie, Pierre Verzat. Le syndicat vient de publier les chiffres conjoncturels de la profession pour le premier trimestre, et ceux-ci semblent confirmer que la reprise économique a bien eu lieu, voire qu'elle est toujours en cours : en bénéficiant d'un bond de 25% de leurs prises de commandes sur les trois premiers mois de l'année, les ingénieurs sont 83% à affirmer que la relance se fait déjà sentir, et même 80% s'agissant des entreprises d'ingénierie de la construction.

 

Tandis que ses marchés publics progressent de 17%, le secteur du bâtiment est celui qui enregistre la hausse la plus importante avec 49% d'appels d'offres supplémentaires publiés en comparaison au 3e trimestre 2020. Avec +35% du nombre de lots publiés, les infrastructures se portent elles aussi très bien.

 

Retour au niveau de 2019

 

 

Des chiffres encourageants pour une profession qui avait été marquée par une baisse de 11% de son chiffre d'affaires l'année dernière. Syntec-Ingénierie note d'ailleurs au passage que l'ensemble des secteurs d'activité "tendent à revenir à leur niveau de référence de début 2019, voire plus pour l'énergie". La diminution des appels d'offres observée entre 2019 et 2020 serait logiquement due aux élections municipales, qui ont fait reculer le volume de la commande publique de 9% au 1er trimestre, et bien sûr aux confinements sanitaires successifs, qui ont provoqué deux baisses de 6% au 2e et 3e trimestres.

 

Malgré cela, les marchés d'ingénierie ont fait l'objet d'une forte augmentation de 21% dès le mois d'octobre. La profession ne crie toutefois pas victoire trop vite, et demande à l'État de "prolonger les différentes mesures de soutien" et de "confirmer la dynamique enclenchée à la fin du dernier trimestre 2020 afin que les effets de la reprise soient confortés". Un message envoyé aussi bien aux donneurs d'ordres publics que privés.

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