La vitalité du marché de l'immobilier de la région parisienne semble peu entamée par le ralentissement économique, avec des prix qui ont poursuivi leur forte progression l'an dernier, même si les ventes ont commencé à se tasser.

"Cette tendance heureuse en dépit d'une conjoncture moins bonne depuis six mois montre que l'immobilier demeure un bon placement. Le fléchissement redouté n'a pas eu lieu de toute évidence", ont affirmé jeudi les notaires parisiens, lors de la présentation des chiffres du troisième trimestre 2001.

Les prix ont continué leur progression. L'indice Notaires-INSEE provisoire fait apparaître à Paris un prix moyen de 3.134 euros au m2, représentant une progression de 9,2% sur un an. Une augmentation "en deçà des 10% pour la première fois depuis deux ans", observent les notaires.

Cette hausse s'est confirmée dans les départements limitrophes (Hauts-de-Seine, Seine-Saint-Denis et Val-de-Marne), doublant quasiment entre le deuxième et le troisième trimestre. La progression est de 2,7% au troisième trimestre et de 6,8% sur un an.

La pénurie de logements à Paris intra-muros et des prix dissuasifs ont incité certains ménages à franchir le périphérique, à la recherche de logements plus accessibles. Mais, de facto, ce déplacement a entraîné une hausse des prix dans les départements limitrophes.

S'il demeure dynamique, le marché de l'immobilier marque toutefois une petite pause avec un recul de 2,7% des actes de ventes sur les onze premiers mois de 2001 par rapport à la période équivalente de 2000.

"C'est très faible", a jugé Catherine Carely, notaire, commentant cette baisse. "Il semble que, contre toute attente, nous soyons dans la continuité des deux années précédentes et que 2001 sera une bonne année". La barre des quelque 37.000 à 38.000 transactions devrait être atteinte.

Sur les onze premiers mois de 2001, les ventes se sont repliées de 5,9% à Paris et de 1,1% dans les Hauts-de-Seine. La Seine-Saint-Denis et le Val-de-Marne ont enregistré une progression de respectivement 2,4% et 3,5%.

Au troisième trimestre, le volume des transactions, tous biens immobiliers confondus, a connu un repli de 2,1% en région parisienne sur la même période de 2000, inférieur à celui observé aux deux premiers trimestres (respectivement -8,5% et -3,1%). Sans les attentats du 11 septembre aux Etats-Unis, le marché aurait pu passer dans le vert au troisième trimestre, estiment les notaires.

La capitale est la plus affectée par la baisse des ventes (-6%) au troisième trimestre. Dans les départements limitrophes, où se concentrent plus de 60% des transactions, l'activité est relativement stable (+0,8% dans les Hauts-de-Seine et -0,6% en Seine-Saint-Denis) ou poursuit son développement (+1,7% dans le Val-de-Marne).

On retrouve ce clivage entre Paris et la petite couronne pour le marché des appartements, qui représente près des trois-quarts des ventes immobilières: dans l'ancien, le marché a connu une baisse de 1,7% au troisième trimestre, mais les ventes ont régressé de 6,3% dans la capitale, alors qu'elles augmentaient de 1,5% dans les Hauts-de-Seine, de 3,5% dans le Val-de-Marne et de 3,8% en Seine-Saint-Denis.

Le marché des appartements neufs a accusé un recul de 7%: -14,2% à Paris, -8,5% dans les Hauts-de-Seine, -12,7% en Seine-Saint-Denis. Seul le Val-de-Marne a résisté avec +6,6%. Des chiffres qui montrent la "sensibilité de ce marché à l'existence ou l'absence de dispositions fiscales favorables", estiment les notaires.

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