PARTICULIERS. Une étude menée par Seloger révèle que si les profils d'acquéreurs potentiels d'un logement neuf n'ont pas changé, leurs exigences ont évolué, suite à la crise sanitaire.


Quelle est la perception des futurs acheteurs du marché de l'immobilier neuf en ces temps de crise sanitaire ? Qui sont-ils ? Leurs exigences ont-elles évolué ? Leur capital confiance a-t-il été entamé par le Covid ? L'offre est-elle au niveau de leur demande ? Seloger a réalisé une étude auprès de 4.000 porteurs de projets d'achat dans le neuf.

 

 

Le site d'annonces immobilières en déduit que, "dans un monde en mouvement et malgré un contexte chaotique marqué par la crise sanitaire, le profil de l'acquéreur potentiel d'un bien immobilier neuf reste stable". Ainsi, 52% des acheteurs sont des primo-accédants. De même, la confiance est toujours de mise chez les porteurs de projets immobiliers. D'après l'étude SeLoger, 46% des acheteurs estiment, en effet, que c'est le bon moment pour acheter. Et 73% des investisseurs considèrent même que l'immobilier est une valeur sûre de placement depuis la crise.

 

Le neuf et les maisons en hausse

 

Il ressort de cette même étude que 35% des acquéreurs potentiels interrogés ont déjà prévu d'orienter leurs recherches vers le neuf, une proportion en hausse de 17% par rapport à septembre 2020. Si les caractéristiques de l'acheteur d'un bien immobilier neuf n'ont que peu évolué par rapport à ce qu'il est désormais convenu d'appeler la période pré-covid, les critères de recherche, quant à eux, ont évolué. Les acheteurs recherchent de plus de plus de maisons : dans le neuf, ils sont 41% à déclarer chercher ce type de bien. Si l'on observe l'audience, on constate que la demande pour les maisons accuse plus de 9% d'augmentation, passant de 42% pré-confinement à 46% après la survenance de la crise sanitaire sur le site SeLoger et de 53% à 58% sur le site Logic-immo.

 

 

De la même façon, la crise sanitaire a contribué à donner un coup de projecteur aux espaces extérieurs. Longtemps considérés comme accessoires, les extérieurs (balcons, jardins, terrasses) sont désormais essentiels. "Notre étude montre que ce sont 36% des acheteurs - neufs ou indécis - qui font de la présence d'un extérieur un critère essentiel" précise Sarah Bois, directrice des marchés neuf et construire du groupe SeLoger. "Sur nos sites, la part de recherches de biens avec jardin ou terrasse a augmenté de façon conséquente depuis le premier confinement".

 

Dans le neuf, un futur acheteur sur deux cible une petite ville

 

"S'il est encore trop tôt pour parler de véritable exode urbain, force est tout de même de reconnaître que la crise sanitaire semble booster le pouvoir d'attraction des petites villes", estime le groupe d'annonces immobilières, qui rappelle qu'avant le premier confinement, "celles-ci tendaient - métropolisation de la croissance oblige - à se vider au profit des grandes". 46% des acheteurs d'un bien neuf interrogés déclarent ainsi prospecter une agglomération de moins de 20.000 habitants. Un chiffre en hausse de 31 points par rapport à mai 2020.

 

 

Une demande en droite ligne de l'évolution des critères de recherche des futurs acheteurs, puisque "si les acquéreurs sont plus nombreux à rechercher des maisons, d'une surface conséquente et idéalement dotées d'un extérieur, c'est dans les petites villes qu'ils auront le plus de chances de les trouver. D'autant que l'essor du télétravail rend possible cette délocalisation", affirme Sarah Bois.

 

Le neuf en tension

 

Plus encore que le marché de l'ancien, le marché de l'immobilier neuf se caractérise par une offre pénurique et qui peine à se reconstituer, rappelle Seloger. "Nous constatons que le marché du neuf est réellement sous tension avec d'un côté, une offre qui se raréfie et de l'autre, une demande qui augmente. Alors que l'on recense un tiers de nouveaux logements en moins sur le marché en 2020 par rapport à 2019 (source : FPI), le trafic sur nos sites dédiés à l'immobilier neuf enregistre 25% de hausse depuis le premier confinement" explique Sarah Bois.

 

 

Face à une demande qui explose, le manque d'offre entraîne une tension sur les prix de vente des logements neufs. Selon les données de Seloger, le prix moyen au mètre carré d'un logement neuf atteint 4.906 euros au terme de 5% de progression annuelle. "Sur les prix de nos annonces, le marché reste stable au niveau national mais l'on note tout de même des disparités régionales avec, par exemple, la Bretagne où les prix des biens neufs augmentent de 9% sur un an", précise Sarah Bois.

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