La dernière édition de l'Observatoire du moral immobilier révèle un net recul des intentions d'achat en octobre dernier. Un repli qui est la conséquence directe de la récente légère augmentation des taux d'intérêt. En revanche, les acquéreurs déjà engagés dans un projet se sont maintenus et l'ont concrétisé rapidement. Explications.

Les taux d'intérêt sont successivement passés de 2,77% en octobre 2014 à 2,34% en avril 2015, puis à 2,16% en juillet dernier avant de remonter légèrement pour atteindre 2,22% en septembre. Si la différence entre le mois de juillet et septembre est minime, l'impact a été immédiat et important sur les intentions d'achat.

 

Comme le rapporte l'Observatoire du moral immobilier, conjointement organisé par Logic-immo.com et TNS Sofres*, elles sont ainsi passées de 46% en avril à 29% en octobre. Un net repli alors que les taux restent malgré tout historiquement bas. "Au-delà du calcul rationnel du pouvoir d'achat immobilier, l'évolution des taux d'intérêt a pris une dimension vraiment psychologique chez les candidats à l'accession. Sans surprise, le retournement de tendance a eu un effet "massue" sur les nouveaux projets", décrypte Stéphanie Pécault, responsable études chez Logic-Immo.com.

 

Une frilosité d'autant plus difficile à comprendre que les taux actuels restent bien en deçà de la barrière psychologique que se sont fixés les futurs acquéreurs. Selon l'Observatoire, elle serait située bien plus haut, à 3,2%. Et, encore plus paradoxal, 70% des futurs acquéreurs disent être conscients que les taux actuels sont attractifs.

Problème de concordance entre l'offre et la demande

Pour comprendre le repli si vif des futurs acquéreurs, il faut donc aller chercher des explications ailleurs que dans le niveau des taux d'intérêt. Parmi les principaux obstacles identifiés par l'Observatoire, le problème de concordance entre l'offre et la demande arrive en tête. Il semble en effet que les biens mis sur le marché ne correspondent pas à ceux que recherchent les acquéreurs. Autre frein, qui persiste, les prix qui, restent trop élevés par rapport au pouvoir d'achat. "Les jeunes acheteurs ne sont souvent pas en capacité d'acheter les biens vendus par leurs aînés", commente Stéphanie Pécault. "Par ailleurs, poursuit-elle, même lorsqu'ils peuvent l'acheter, il faut en général y entreprendre d'importants travaux pour le faire correspondre à leurs besoins or, ils ne sont pas prêts à les faire par peur des dépassements de budget". Une crainte que lèvera peut-être le nouveau prêt à taux zéro qui ne s'applique désormais qu'aux logements anciens à réhabiliter et non plus à tous les logements anciens c'est-à-dire ceux qui trouvent difficilement acquéreurs.

 

De leurs côtés, les acheteurs déjà engagés dans un projet immobilier n'ont pas réagi de la même manière. A l'opposé, ils sont passés à la vitesse supérieure. "Plus d'un tiers (38%) des candidats à l'accession reconnaissent que la progression des taux les a incités à accélérer leur acquisition", rapporte l'Observatoire.

 

*TNS Sofres, Base : Echantillon national représentatif de 3886 individus de 18 ans et plus.

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