Malgré un contexte économique difficile, le projet de budget de l'Ile-de-France pour 2005 (3,2 milliards d'euros) donne la priorité à l'emploi, au logement et aux transports. C'est ce qu'a indiqué mercredi Marie-Pierre de La Gontrie (PS), vice-présidente chargée des Finances.

Croissance en berne et faible consommation des ménages grèvent en effet les ressources de la Région dont le budget, deuxième plus important des collectivités locales après celui de Paris, est assis sur la dotation de l'Etat et les rentrées fiscales, a souligné Mme de la Gontrie, lors d'une conférence de presse.

Victorieuse aux élections régionales de mars 2004, l'équipe menée par le président du Conseil régional Jean-Paul Huchon (PS) peut "pour la première fois mettre nettement en place ses priorités politiques", a-t-elle dit.

Selon la vice-président régionale, le retard pris par l'Etat sur ses engagements dans le contrat de plan Etat-Région (2000-2008), et les incertitudes sur les conditions du transfert du Syndicat des transports d'IDF (Stif) de l'Etat à la Région, au 1er juillet 2005, pèsent également sur les orientations budgétaires.

Après un premier débat jeudi en assemblée, le projet sera soumis au vote fin janvier. Le projet de budget prévoit la création de 1.000 emplois-tremplin pour répondre à la diminution des aides aux associations et à la suppression des emplois-jeunes, avec l'objectif de créer 10.000 emplois tremplins d'ici 2010. Les 172 centres franciliens de formation à l'apprentissage (CFA) accueilleront 69.000 jeunes l'année prochaine, avec pour objectif 100.000 apprentis à l'horizon 2010.

La part consacrée au logement augmente de 50%. Près de 20% de l'investissement est consacré aux "solidarités". La Région entend également améliorer la qualité dans les transports en commun et, faisant le "pari de l'avenir", veut consacrer 5% du budget pour la recherche et l'innovation d'ici à 2010.

La Région réclame à l'Etat la somme de 155 millions d'euros "qui lui est due" en compensation de la suppression de la dotation globale de fonctionnement spécifique à l'Ile-de-France (loi de 1995). Selon Mme de la Gontrie, si ces recettes ne revenaient pas à la Région, celle-ci pourrait être amenée à augmenter la fiscalité.

Le budget 2005 pour l'Ile-de-France prévoit 1,7 milliards d'euros d'investissements et 1,3 milliards d'euros de fonctionnement. Les recettes sont de 2,45 milliards d'euros, dont 0,75 milliard de recettes fiscales, 1,5 milliard de dotations de l'Etat et 0,2 milliard de recettes diverses. L'emprunt représente 0,6 milliard d'euros, soit moins d'un cinquième du budget.

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