Le cimentier suisse a publié des résultats inférieurs à ses attentes pour les neuf premiers mois de l'année. En cause, les effets de change, mais également les coûts liés à la restructuration et la fusion avec Lafarge. Elle reste toutefois très largement bénéficiaire.

Holcim, qui est lancé dans un processus de fusion d'égal à égal avec un autre acteur mondial du ciment, Lafarge, enregistre des résultats inférieurs aux attentes des analystes sur les neuf premiers mois de 2014. Sur cette période, le bénéfice net a reculé par rapport à 2013, s'établissant à 773,7 M€ (-10,3 %), tandis que le chiffre d'affaires est également légèrement en deçà des espérances, avec "seulement" 11,78 Mrds € au lieu des 11,86 Mrds € attendus.

 

Le cimentier helvète explique cette petite déception par des effets de change défavorables, en particulier dans la zone Asie-Pacifique et en Amérique latine, qui ont coûté la modique somme de 871 M€. De plus, les coûts de restructuration ont atteint les 30,7 M€ et ceux de fusion les 44,8 M€. Enfin, la base de comparaison avec les neuf premiers mois de 2013 serait également défavorable, les résultats de l'an passé avaient été dopés par un gain sur la vente de la participation d'Holcim dans des activités australiennes. En considérant une base comparable, les ventes du cimentier seraient, en fait, en hausse (+3,4 %).

Cessions d'actifs en Europe

Avec son partenaire Lafarge, le groupe suisse a formellement notifié la Commission européenne de leur projet de fusion pour 2015. L'opération donnera naissance à LafargeHolcim, une superpuissance mondiale du ciment, qui pèsera 30 Mrds € de chiffre d'affaires pour un effectif de 130.000 salariés. Les deux entités sont lancées dans un vaste programme de cessions, afin de ne pas créer de situation de monopole, dont le montant pourrait représenter 20 % des CA cumulés en Europe et entre 10 et 15 % au niveau mondial, soit 5 Mrds € en tout. Potentiellement intéressé par des reprises d'actifs, le cimentier allemand HeidelbergCement a toutefois annoncé son intention de s'abstenir. Dans un bref communiqué, il précise préférer utiliser ses fonds à réduire son endettement et financer ses propres projets de croissance interne. Les activités de Lafarge en Allemagne et en Roumanie, de même que celles de Holcim en Hongrie, Slovaquie et France auraient pu être concernées.

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