Le numéro un du BTP allemand annonce un bénéfice net sur neuf mois de 74 millions d'euros, malgré une baisse du chiffre d'affaires. Le secteur est englué dans une crise sans précédent depuis 6 ans.

Sur les neuf premiers mois de l'exercice 2001, le numéro un du BTP allemand avait dégagé une perte de 59 millions d'euros. Ce nouveau chiffre s'affiche donc comme une remontée de la pente raide sur laquelle se trouvaient les acteurs du BTP outre-Rhin. Mais le chiffre d'affaires reste en recul de 4%, à 8,8 milliards d'euros.

Pour l'ensemble de l'exercice, Hochtief table sur un " léger " repli de son CA et une amélioration de son bénéfice, indiquait un communiqué jeudi. Cette prévision va dans le sens de celle que formulait en juin dernier Arndt Frauenrath, président de la fédération ZDB des PME du BTP. Il prévoyait pour cette année un recul plus modéré de l'activité, de l'ordre de 2% et une stagnation pour l'année prochaine. Sans pour autant parlé de reprise.

Cette longue crise, provoquée en partie par la saturation du marché après les années de grands travaux suite à l'effondrement du mur de Berlin, aura fait bien des victimes. A commencer par le groupe Holzmann, qui a déposé son bilan en mars et est actuellement vendu par appartements. La suppression de cet acteur aura décrispé un peu le marché, sans pour autant lui redonner la vigueur nécessaire.

Les surcapacités sectorielles étaient si importantes que Hans-Peter Keitel, le patron de Hochtief, avait estimé à cette époque que la baisse du volume de construction allemand entre 1995 et 2001 correspond à douze fois le CA d'Holzmann. Autrement dit, il faudrait encore onze faillites de ce type pour rééquilibrer le marché.

Si Hochtief se sort plutôt bien de cette crise, c'est en grande partie parce que la majeur partie de son activité est réalisée en dehors de l'Allemagne. L'étranger entre pour 81,7% de ses résultats, ce qui en fait l'entreprise de construction la plus internationalisée de la planète, grâce à Turner aux Etats-Unis, Leighton en Australie ou Ballast Nedam aux Pays-Bas.

Fin octobre, le nouveau gouvernement Schroeder a annoncé la fin, ou la suppression partielle, d'une aide versée aux particuliers entreprenant des travaux de construction ou investissant dans la pierre, ce qui ne devrait pas arranger la situation des PME du bâtiment.

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